Quatre mois après l’arrestation du plus célèbre baron de la drogue au Maroc, soit le surnommé Temsamani qui était en fuite à l’étranger, un autre trafiquant de stupéfiants, non moins célèbre, a été interpellé en fin de semaine dernière à l’aéroport Mohammed V de Casablanca.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 21 décembre, que l’interpellation des deux mis en cause s’ajoute à une longue liste de trafiquants notoires, de policiers, de gendarmes et de douaniers impliqués dans la plus grande affaire de trafic international de drogue jamais traitée par le tribunal des crimes financiers de Rabat.
Temsamani a été arrêté par les éléments du BCIJ (Bureau central d'investigations judiciaires) et a placé en garde à vue pendant 72 heures sous la supervision du procureur général près la Cour d’appel de Rabat.
Il a été déféré, lundi dernier, devant le juge d’instruction qui l’a poursuivi pour trafic de drogue et a ordonné son incarcération à la prison d’El Arjat. Une source proche de l'enquête indique que l’arrestation de ce baron, qui porte la nationalité espagnole, prouve la grande vigilance avec laquelle les services du BCIJ ont enquêté sur cette affaire qui a éclaté en 2016. Une affaire dans laquelle ont été condamnés à 250 ans de prison ferme 72 accusés, parmi lesquels figurent de hauts responsables de la police et de la gendarmerie.
Le quotidien Al Akhbar souligne que le BCIJ poursuit la traque des accusés impliqués dans cette affaire en coordination avec le parquet général près la Cour d’appel de Rabat et l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol). Une coordination qui a permis de présenter le baron (MM) au parquet général près le tribunal des crimes financiers de Rabat.
Il faut rappeler que la juge d’instruction près cette même juridiction avait décidé, auparavant, de mettre sous les verrous le baron Temsamani après que les autorités belges l’ont extradé vers le Maroc. Le prévenu a été poursuivi pour constitution d’une bande criminelle spécialisée dans le trafic international de drogue, falsification de sceaux de l’État et détention d’une arme à feu sans autorisation. Il a été rejoint dans la même prison par le deuxième baron qui faisait l’objet de plusieurs notices rouges publiées par plusieurs pays européens et le Maroc.