Le BCIJ neutralise le bailleur de fonds des combattants de Daech

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Revue de presseKiosque360. Parmi les membres de la cellule démantelée à Taza et dirigée par un ancien combattant en Syrie et en Irak, un individu finançait les opérations de ralliement des combattants marocains du front syro-irakien.

Le 10/04/2019 à 19h31

Le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la DGST, a procédé, mercredi, au démantèlement d’une cellule terroriste à Taza. La cellule était dirigée par un ancien combattant sur la scène syro-irakienne. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 11 avril, des équipements et du matériel suspects ont été saisis dans les domiciles des concernés.

Parmi les membres de la cellule, souligne le journal, un suspect qui a contribué au financement des opérations, permettant à certains combattants marocains de rallier ce foyer. Il a ainsi financé leur voyage et coordonné, avec les dirigeants de Daech, leur arrivée sur le front et leur intégration dans les rangs des combattants. Le quotidien n’en dit pas plus sur le mis en cause, mais l’enquête menée par le Parquet révélera sûrement plus d’informations. Cela dit, d’après Assabah, l’opération a été menée par un commando du BCIJ qui est intervenu simultanément dans plusieurs endroits, dans les quartiers de Bait Allam et Hay Hassani, à Taza, ainsi que dans un douar des environs.

D’après des sources de l’enquête citées par Assabah, la cellule terroriste est composée de quatre extrémistes, âgés entre 33 et 38 ans. Son chef, qui a déjà combattu sur le front en Irak et en Syrie, avait purgé une peine de prison en 2015 dans le cadre de la loi anti-terroriste. Cette opération a permis au Maroc d’éviter une série d’attaques terroristes que les membres de la cellule envisageaient de perpétrer dans plusieurs sites sensibles, contre les institutions de l’Etat et les sites touristiques, notamment. L’objectif étant, bien entendu, de déstabiliser le pays, précise le journal. Ils en étaient d’ailleurs à la phase finale de leur projet. 

En outre, note Assabah, le chef de cette cellule terroriste, qui a procédé à l’embrigadement et à l’encadrement des éléments de son groupe, a tenté d’exploiter son expérience du combat acquise sur la scène syro-irakienne pour planifier et préparer l’exécution de ces actes terroristes. De même, pour recruter les membres de sa cellule, il visait particulièrement les vendeurs ambulants et autres personnes se trouvant dans en situation de précarité et donc facilement influençables.

Autant dire que le BCIJ a évité au Maroc un bain de sang, écrit de son côté le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour. Entre le combat sur le front et les années de prison s’est, en effet, ourdi un scénario terrible de plusieurs attaques terroristes ciblant des endroits sensibles et pouvant faire plusieurs victimes dans différentes villes du Royaume, poursuit le journal. Scénario que les services de lutte contre le terrorisme ont avorté à temps. La cellule terroriste et son chef ont ainsi été neutralisés et les prévenus placés en garde à vue à la disposition de l'enquête menée sous la supervision du Parquet, note le journal.

L’enquête essaiera de déterminer les détails des opérations projetées par cette cellule, leur mode de financement, leurs bailleurs de fonds et l’éventuelle implication d’autres personnes dans l’envoi des combattants marocains sur le front syro-irakien. Le journal n’écarte pas la possibilité d’autres arrestations liées à cette cellule. Al Ahdath Al Maghribia soulève d'ailleurs, de nouveau, le problème des combattants marocains revenus du front et le danger qu’il pourraient présenter pour la sécurité nationale.

Par Amyne Asmlal
Le 10/04/2019 à 19h31