Le centre social de Tit Mellil sous la loupe de l’Intérieur

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Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Intérieur a diligenté une enquête sur les graves violations perpétrées dans le centre social de «Dar El Kheir», à Tit Mellil. Une commission a entamé ses investigations sur les décès, les carences de nourriture, les négligences médicales et le manque de médicaments.

Le 05/09/2019 à 21h06

Le ministère de l’Intérieur est entré en lice pour s’enquérir des graves violations que connaît le centre social «Dar El Khair» de Tit Mellil. La militante des droits de l'Homme Hasnae Hajib a révélé que ce département avait envoyé une commission pour enquêter sur les atteintes à la vie humaine dans ce «mouroir». Cette commission a entamé ses investigations en août dernier et poursuivra son travail jusqu’au mois de septembre sans, toutefois, avoir fixé de date pour la fin de sa mission. Toujours selon Hasnae Hajib, membre de l’Instance nationale des droits de l’Homme, la commission enquêtera sur toutes les violations perpétrées dans ce centre, notamment les décès, les carences de nourriture, les négligences médicales et le manque de médicaments. 

L’action de la commission va se concentrer particulièrement sur le nombre record des décès, 32 cas ayant été enregistrés du début de l’année au mois d’août et sachant que le centre a enregistré le décès d’un autre pensionnaire samedi dernier. Des sources de l’intérieur de ce centre affirment que l’enquête de la commission va, en outre, englober la gestion financière, administrative et sociale.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 6 septembre, que les membres de la commission vont commencer à auditionner les pensionnaires, les employés et les administrateurs pour cerner les causes des tragédies qui frappent ce centre depuis des années. Selon les mêmes sources, la commission va transmettre son rapport aux autorités compétentes pour prendre les mesures qui s’imposent. En attendant, on s’oriente vers la résolution des dysfonctionnements que connaît Dar El Kheir afin d’améliorer les conditions d’hébergement des pensionnaires. Il faut rappeler que la ministre de la Famille, de la femme et de la solidarité, Bassima Hakkaoui, a essayé de se dédouaner de sa responsabilité concernant le nombre de décès et la situation précaire des pensionnaires de ce centre social. 

La ministre a tout bonnement affirmé que le rôle de son département se limitait à accorder un soutien financier et que les autres problèmes relevaient des prérogatives du ministère de l’Intérieur. Dans sa réponse aux questions posées par les parlementaires sur le drame de Dar El Kheir, la ministre s’est contentée de dire, en effet, que les centres sociaux recevaient des soutiens financiers de son département. Des subventions, a-t-elle ajouté, qui permettent aux associations et aux personnes qui dirigent ces centres de répondre à tous les besoins des catégories ciblées. Du coup elle a jeté l’anathème sur le ministère de l’Intérieur, tout en rappelant que son ministère avait accordé au centre de Tit Mellil une subvention de 5 millions de dirhams pour améliorer les prestations fournies aux pensionnaires.

Par Hassan Benadad
Le 05/09/2019 à 21h06