Lors d’une conférence de presse, tenue à Rabat à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, la présidente du CNDH, une militante de gauche anti-peine capitale, a martelé une nouvelle fois que la Constitution de 2011 garantit «le droit à la vie».
Amina Bouayach, dont la conférence s’est tenue autour du thème «La peine de mort: un chemin pavé de torture», a émis l’espoir que le gouvernement marocain vote en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant à un moratoire universel sur la peine de mort en décembre 2022. Si le Maroc est un abolitionniste de fait, il faut relever que son Code pénal et ses tribunaux continuent de prévoir cette sentence.
Dans un communiqué, le CNDH a souligné que la tendance universelle est à l’abolition de la peine de mort. «Au total, plus des deux tiers des Etats (144 Etats) ont aboli la peine capitale en droit et en pratique», selon le communiqué qui ajoute «qu’au sein de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), considérée comme la boussole du monde islamique, 33 Etats sur 57 ont aboli ou observent un moratoire de fait sur l’application de la peine de mort».
Lors de la conférence de presse, la présidente a réuni autour d’elle la Coalition marocaine contre la peine de mort, le Conseil national des droits de l’homme, l’Observatoire marocain des prisons, et Ensemble contre la peine de mort en lien avec les réseaux abolitionnistes, le Réseau des parlementaires, le Réseau des avocats, le Réseau des journalistes et le Réseau des enseignants.
Lire aussi : Tous contre la peine de mort!
Tous se sont engagés une nouvelle fois à «intensifier leur plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort». Abderrahim Jamai, président de la coalition anti-peine de mort, a lié le développement démocratique d’un pays à l’abolition de la peine de mort. Une centaine de condamnés à la peine capitale s'entassent dans les hôpitaux du Maroc.
Le communiqué a observé que la «question de l’abolition de la peine de mort est devenue une thématique avec une forte charge symbolique et occupe de plus en plus de place dans le dispositif international de droits de l’homme».
Et de conclure que «la dynamique de son abolition avance à grands pas et notre pays gagnerait à s’engager sur le chemin de l’abolition comme il l’a prouvé en observation un moratoire de fait sur son application depuis bientôt trente ans».