Alors que les saisonnières marocaines attendent impatiemment, comme chaque année, l’automne pour passer les tests afin de partir à la cueillette des fraises dans la province de Huelva (au sud-ouest de l’Espagne), elles pourraient en être privées cette année. La faute à la pandémie du Covid-19 et ses conséquences économiques. Une énorme perte pour ces femmes qui quittent leurs foyers pendant plusieurs mois pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Dans sa livraison du 20 octobre, le quotidien Akhbar Al Yaoum indique ainsi que les coopératives et fermes espagnoles ne compteraient pas, pour l’heure, faire appel aux saisonnières marocaines. Ces dernières seraient remplacées, selon la même source, par des saisonnières originaires de l’Europe de l’Est ou de l’Amérique latine. Ce qui signifierait une perte allant jusqu'à 1 milliard de centimes.
La situation sanitaire dans les deux pays compromet ainsi le voyage des saisonnières marocaines à la province de Huelva, à moins qu’elle n'évolue positivement dans les deux pays, ce qui demeure improbable aux yeux du quotidien arabophone, qui s’attend à une augmentation des cas atteints du Covid-19 pendant l’hiver.
Contactées par Akhbar Al Yaoum, des sources espagnoles et marocaines expliquent en effet que les contraintes du retour de 7.200 saisonnières marocaines bloquées au début de l’été 2020 complique l’arrivée de plus de 16.400 ouvrières marocaines à Huelva entre décembre et mars prochains.
Alors que seules 7.200 saisonnières parmi les 19.600 ayant obtenu des contrats temporaires ont pu rejoindre l’Espagne l’année dernière, la propagation du virus et le risque d’une deuxième vague pendant l’hiver pourraient suspendre, cette année, le programme mis en place par l’Union européenne et le Maroc, selon les mêmes sources.
Ce qui est certain, c’est que le Maroc risque de perdre plus de 19.000 postes d’emploi. Le royaume pourrait ainsi perdre 100 millions d’euros générés dans les circonstances normales.