Alors que la tant attendue décision de rouvrir les frontières a enfin été prise par le gouvernement, ce dernier se retrouve désormais dans une situation où il doit éviter toute aggravation de la situation sanitaire après cette reprise des déplacements internationaux. Et tous les espoirs reposent sur l’adhésion des Marocains à la vaccination, et particulièrement à la troisième dose. L’objectif est d’atteindre cette immunité collective dont le Maroc n’est finalement pas si loin après tous les efforts fournis pendant plusieurs mois.
Dans son édition du mercredi 2 février, Al Ahdath Al Maghribia se pose la question de savoir si l’Exécutif osera instaurer une obligation vaccinale pour pousser tous les Marocains à achever leur schéma vaccinal, et ainsi éviter le pire. D’emblée, la publication rappelle que, bien que son impact économique est indéniable, la réouverture des frontières fait courir au Royaume le risque de perdre les acquis sanitaires acquis grâce aux décisions -parfois impopulaires- prises dans le cadre de la gestion de la pandémie. Seule une atteinte rapide de l’immunité collective permettra de gérer sereinement le risque de la dégradation de la situation sanitaire.
C’est en tout cas ce que semble plaider le gouvernement. D’après le journal, c’est dans cet esprit qu’a eu lieu, en début de semaine, la rencontre entre le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, accompagné notamment de son ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et les leaders des principaux partis politiques représentés au Parlement. L’objectif, selon la même source, était de discuter les décisions que pourrait prendre l’Exécutif pour que la campagne vaccinale atteigne ses objectifs. Il s'agit ainsi d’inciter les Marocains à se faire vacciner complètement avec les 3 doses recommandées. Cela va-t-il aller jusqu’à l’instauration de l’obligation vaccinale? La question est posée.
Comme le fait remarquer le quotidien, depuis le début de la pandémie, le ministère de l’Intérieur est le principal concerné par certains aspects de la gestion de la crise, en coordination bien sûr avec les autorités sanitaires. Sauf qu’au fil du temps, le département s’est vu confronté à une pression émanant des autres secteurs, notamment celui de l’économie. C’est pourquoi une certaine souplesse a été par moments tolérée. Aujourd’hui, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, il ne fait plus de doute que le gouvernement Akhannouch devra apprendre à vivre avec la Covid-19, comme le font d’ailleurs d’autres pays, afin de mettre un terme à la crise économique. Et c’est dans ce cadre qu’a eu lieu la rencontre avec les partis politiques à qui un exposé détaillé de la situation sanitaire a été fait.
Pour le chef du gouvernement et son équipe, l’espoir est que ces partis puissent jouer un rôle pour atteindre les objectifs de la campagne vaccinale, en incitant les Marocains qui ne l’ont pas encore fait à y adhérer pleinement. D’autant que ces mêmes partis ont clairement soutenu, ces dernières semaines, les appels à la réouverture des frontières. Il est donc aussi, en quelque sorte, de leur responsabilité de contribuer à la réussite de cette campagne, en participant à la sensibilisation des citoyens. A première vue, tout le monde semblait aligné sur la même position lors de la rencontre de lundi dernier.