Le mariage des mineures a toujours la peau dure. Du moins à en juger par les conclusions d’une récente étude menée par l’association Initiative pour la promotion des droits des femmes, basée dans la cité ismaélienne, sur l'impact de l'article 16 du code la famille, relatif à l'authentification du mariage. Akhbar Al Yaoum, daté de ce mercredi 5 février, donne les chiffres chocs de cette étude qui a couvert trois tribunaux de famille, à savoir ceux de Meknès, de Fès et de Khénifra.
L’association a étudié un échantillon des verdicts favorables prononcés entre 2010 et 2012, précise le journal. A lire le quotidien, on apprend que 25,5% des verdicts favorables dans les demandes d'authentification concernent des filles mineures, dont l'âge au début du mariage ne dépassait pas 10 à 15 ans. 61% des verdicts favorables, dans le cas de couples sans enfants, concernent des mineures au moment de la conclusion du mariage.
A la lecture des résultats de cette enquête, le journal Annass conclut de son côté que l'article 16 du code de la famille permet de régulariser un nombre très élevé de mariages de mineures. Il est vrai que l’article 16 pose un grave problème. Aujourd’hui, seul le juge de la famille peut autoriser le mariage d'un mineur, en raison de "circonstances exceptionnelles". Toujours est-il que, en dépit de l’entrée en vigueur de la Moudawana, il y a 14 ans, l’ensemble des demandes de mariages précoces est accepté, selon des ONG. La société civile demande aujourd’hui l’abolition de l’article 16 du code de la famille pour mettre fin au phénomène du mariage des mineures.