Pour la célébration des 10 ans de l'entrée en vigueur du code de la famille, les principaux titres paraissant, ce jeudi 29 mai, ne retiennent qu'un aspect à savoir les chiffres relatifs au mariage des mineures mis en avant lors d'une rencontre co-organisée, mercredi, par Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, et Mustapha Ramid, ministre de la Justice. En 2013, le nombre de mariages de mineurs a atteint 35.125 contre 18.341, selon Al Massae. La tendance à la hausse n'a pas seulement touché les mariages. Les divorces chez la même catégorie sont passés de 7.213 en 2004 à 40.850 cas en 2013, soit une hausse vertigineuse d'environ 500%. Les divorces pour altération définitive des liens du mariage (chiqaq) détiennent la part du lion des cas de divorce avec près de 97%.
Akhbar Al Yaoum rapporte que les procédures de divorce sont généralement engagées par les jeunes épouses, ajouant que la plupart d'entre elles ne sont pas actives. Toujours dans ce registre, Aujourd'hui Le Maroc estime que le code de la famille a eu un effet positif concernant la réconciliation entre les couples en instance de divorce. "8.702 couples ont sauvé leur mariages en 2013", souligne le quotidien. Et de préciser que "41.000 cas de divorce ont été enregistrés l'année dernière". Concernant la prolifération du mariage des mineures, Annass écrit en citant Ramid que la loi ne suffit pas pour lutter contre ce phénomène. Le problème est dû selon le ministre de la Justice à une certaine culture qui n'a pas assimilé l'esprit des dispositions du code de la famille, suffisant pour protéger les filles en-deçà de l'âge du mariage d'un point de vue législatif. Pour remédier à ce problème, Ramid a révélé que son département est en train d'élaborer une stratégie en partenariat avec celui chargé de la Femme, de la famille et de la solidarité pour lutter contre la conception traditionnaliste du mariage notamment dans le Maroc profond.
Pour sa part, L'Economiste déplore que 10 ans après l'application du code de la famille, "la machine est toujours gripée". En témoignent, selon le quotidien, la progression des divorces pour dicorde et mariage des mineurs. Le journal relève une hausse de 25% des demandes d'autorisation de la polygamie acceptées par les juges. Bassima Hakaoui et Mustapha Ramid ont tenu à faire partager les limites code de la famille dont l'application impliquent leurs départements respectifs. Les chiffres sont choquants. L'arsenal juridique n'a pas permis de limiter le mariage des mineurs. Alors que des jeunes filles dont la place est sensée être au lycée ou à l'université, elles se retrouvent épouses et mères à un âge précoce et obligées de vivre l'expérience amère et les aléas du divorce.