C'est toujours le branle-bas de combat contre les réseaux d'embrigadement de jihadistes pour l'Irak et la Syrie pour les services de sécurité marocains et espagnols. Mais cette fois, Madrid et Rabat ont un nouveau souci: des jeunes femmes qui essaient de rallier les rangs de l'armée d'Abou Bakr Al Baghdadi. Al Ahdath Al Maghribiya affirme dans son édition du mardi 11 novembre que la police nationale et les services espagnols de renseignement ont ouvert une enquête de grande envergure à Sebta au sujet d'une jeune femme qui serait partie rejoindre Daach. Selon le quotidien, tout a commencé quand la famille de cette jeune femme, 21 ans, a déposé récemment une plainte pour signaler sa disparition. La famille a indiqué aux enquêteurs que la disparue aurait rejoint, depuis la ville de Malaga, la Turquie avant de rallier les rangs des jihadistes en Syrie ou en Irak.
Les investigations menées par les services espagnols ont effectivement conclu que la jeune femme a quitté Malaga mercredi dernier, mais sans être en mesure de préciser si elle devait finir son périple en Syrie ou en Irak. Pourtant, écrit le journal, la famille de la disparue affirme que cette dernière n'a jamais montré de signes de quelque radicalisation que ce soit. Et qu'elle aurait peut-être subi une sorte de lavage de cerveau avant qu'on lui fournisse les moyens d'entreprendre son périlleux voyage. D'où d'ailleurs les craintes des services de sécurité des deux pays, le Maroc et l'Espagne, de devoir faire face à des filières organisées qui se seraient spécialisées dans le recrutement de jeunes femmes.
Daach au féminin
Et ces craintes sont plus que fondées, à en croire quelques indices dont disposent déjà leurs services de sécurité respectifs. En parallèle à la jeune femme de Sebta, partie sans laisser de traces, les services de sécurité marocains travaillent toujours à résoudre l'énigme d'une autre présumée candidate au jihad. Originaire et résidant à Martil (près de Tétouan), cette autre jeune femme aurait cherché à fuir le pays pour rallier Daach. Sauf que, comme l'écrit Al Ahdath, on ne sait toujours pas si elle a réussi à quitter le territoire. Mais reste une autre grande question : cette jeune femme de Martil aurait-elle agi seule ou prendrait-elle part à un réseau structuré de recrutement de jihadistes en niqab ?