Un nouveau changement dans les manuels scolaires risque de perturber la prochaine rentrée scolaire. C’est du moins ce que laisse entendre la réaction de l’Association marocaine des libraires dans une lettre adressée au ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Cette montée au créneau des libraires a été provoquée par la décision de la direction des curricula au ministère de réviser le contenu de vingt manuels scolaires sur 390 validés. Ces manuels concernent les niveaux de cinquième et sixième années du primaire. Ils portent sur la langue arabe, l’histoire, les mathématiques et les sciences.
Tous les manuels révisés porteront la mention «nouvelle édition» qui les distinguera sur le marché, fait remarquer le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 30 et 31 mai. Dans sa lettre, l’Association marocaine des libraires a mis en garde le ministère contre cette décision qui pourrait occasionner d’innombrables dégâts, d’autant que la préparation de la rentrée scolaire, qui s’effectue durant le mois de juin, intervient cette année dans une conjoncture exceptionnelle dictée par la crise pandémique.
A ce propos, l’Association marocaine des libraires a demandé au ministère d’appeler les établissements scolaires à rendre publiques les listes des manuels scolaires qu’ils exigeront à la rentrée sur la base des orientations du département de tutelle. Ce qui permettra aux libraires de préparer les manuels à temps et aux parents de les acquérir avant la rentrée scolaire.
L’année dernière, rappelle le quotidien, la direction des curricula au ministère de l’Education nationale avait gelé toute opération de révision des manuels suite à des mouvements de colère des libraires qui avaient organisé des sit-in devant le siège du ministère. Lors du bras de fer qui avait opposé les deux parties, les libraires avaient accusé certaines parties au ministère d’opérer des changements au niveau des manuels scolaires pour servir les intérêts de certaines maisons d’édition. Ces questions soulevées à chaque rentrée scolaire mettent ainsi le ministère de l’Education nationale sous les feux de la critique et au cœur de polémiques.