Le procès du "baiser de Nador" commence vendredi

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Le procès des trois jeunes adolescents de Nador, à savoir le jeune couple dont la photo, les montrant s'embrassant, avait circulé sur Facebook et l'auteur de la photo en question, débute aujourd'hui. Le verdict est prévu pour le 6 décembre.

Le 22/11/2013 à 12h14

Le procès des trois jeunes adolescents de Nador, à savoir le jeune couple dont la photo, les montrant s'embrassant, avait circulé sur Facebook et l'auteur de la photo en question, débute aujourd'hui. Accusés d'atteinte aux moeurs et à la pudeur, les adolescents avaient été placés dans des centres pour mineurs puis rendus à leurs familles dans l'attente du procès. L'affaire a et continue d'indigner de par le monde. En effet, un mouvement de solidarité a enflammé la Toile et largement débordé les frontières du pays. Si les kiss-in de solidarité organisés à Paris et à Mohamedia n'ont pas été suivis, celui de Rabat, le samedi 12 octobre, devant le Parlement, a rassemblé une dizaine de couple qui ont déclenché l'hystérie d'un jeune homme se disant de "la jeunesse royaliste".

Les réseaux sociaux se mobilisent de plus belle avec le début du procès. Les hacktivistes d'Anonymous, notamment, s'activent depuis mercredi sur le compte twitter qu'ils ont créé pour cette affaire. 800 tweets ont été envoyés en quelques heures, demandant la relaxation des adolescents. Des adolescents manifestement très marqués, d'après les témoignages, par l'ampleur qu'a prise ce simple baiser qui en a fait des criminels justiciables : "Tout a changé. Tout le monde a changé avec moi. Mes professeurs, mes amis. Plus personne ne me parle. Les gens se moquent de moi dans la rue. Ce n’est pas sérieux. Tout ça, pour un bisou. Je n’étais même pas au courant de la publication de cette photo. Si seulement je l'avais su", a ainsi déclaré le jeune homme qui affirme que la jeune fille avait publié la photo sur Facebook sans l'en avertir. Toute sa "vie a basculé", dit-il, tout en manifestant son incompréhension quant à l'ingérence faite dans sa vie privée par la fameuse organisation des droits de l'Homme a l'origine de la plainte déposée contre les adolescents. "Aujourd’hui, ajoute l’adolescent, j’ai peur de tout le monde, des filles et des garçons".

Le verdict sera rendu le 6 décembre. "L'accusation de repose sur aucun fondement. Nous sommes optimistes pour l'acquittement", a déclaré Mbarek Bouirik, avocat de la défense, à Le360 à propos de cette affaire. 

Par Bouthaina Azami
Le 22/11/2013 à 12h14