Qui peut résister à une bonne tasse de thé? Chaude, glacée, avec du lait ou aromatisée, rares sont ceux qui ne raffolent pas de cette boisson dont le succès l’a placée en deuxième position des breuvages les plus consommés au monde, juste après l’eau.
Séduit par ses variétés, ses riches saveurs, ses bienfaits sur la santé ou encore le plaisir qu’il procure en le partageant en famille ou entre amis, on oublie souvent que la demande accrue en thé dans notre quotidien a entraîné une culture intensive de cette plante, dépendante exclusivement de certaines régions du monde, en l'occurrence la Chine, l’Inde, le Kenya et le Sri Lanka, qui représentent à elles seules 75% de la production mondiale.
La montée en puissance de la demande du thé et par ricochet de sa culture a entraîné une utilisation presque généralisée des fertilisants azotés dans les plantations, une forme d’engrais qui rejette, selon une étude sur le bilan carbone initiée par Nigel Melican, consultant international en culture et transformation du thé, de l’oxyde nitreux dans l’air et contribue, par conséquent, à l’aggravation des émissions de gaz à effet de serre (GES).
De même, le processus de transformation du thé est une autre activité qui est loin d’être anodine.
Afin de rapidement sécher le thé, plusieurs agriculteurs plantent des arbres dont le bois, une fois coupé et bien sec, est placé dans des fours pour y être brûlé. Cette combustion représente une réelle menace à l’environnement parce qu’elle génère de grandes quantités de sulfure, l’une des principales causes des pluies acides.
Compte tenu du fait que le thé fait le tour de la planète pour arriver à des plantations aux grandes surfaces ou aux épiceries, sa distribution s’avère tout aussi menaçante à l’environnement. Pour arriver aux rayons de nos supermarchés, le thé est transporté dans un camion avant d’embarquer dans un bateau pour reprendre par la suite un autre camion, voire plusieurs, tous des modes de transport polluants qui augmentent de façon significative les émissions de GES.
L’emballage est un autre aspect de la distribution à impact négatif sur l’environnement, étant donné qu’il repose essentiellement sur l’utilisation de papier et de plastique, pour le thé en vrac comme en sachets.
Avant de savourer cette fameuse boisson aux vertus multiples, il est à rappeler que sa préparation peut être non écologique si elle est faite de manière excessive, notamment à cause du chauffage qui, selon le mode, rejette une quantité non négligeable de dioxyde de carbone.
Ainsi, le bilan carbone du thé, si l’on utilise de l’eau de robinet et une bouilloire électrique, est de 31g de CO2 par tasse. Il est à 142 g de CO2 s’il s’agit d’eau embouteillée et de la même bouilloire par tasse et de 15g de CO2 par tasse si l’on utilise de l’eau de robinet et une bouilloire sur cuisinière à gaz.
Une fois la tasse de thé dégustée, les déchets produits, c’est-à-dire le thé utilisé et l’emballage, nécessiteront un enfouissement qui génère, selon la même étude, non seulement du dioxyde de carbone, mais également du méthane, qui produit 25 fois plus de gaz à effet de serre que le CO2.
Dans ce sens, il serait judicieux d’encourager une consommation plus écologique du thé, en optant par exemple pour un mode de chauffage qui rejette moins de dioxyde de carbone ou en privilégiant le thé en vrac dont l’emballage est moins polluant que celui en sachets.
Célébrée le 15 décembre de chaque année depuis 2005, particulièrement dans les pays producteurs de thé comme l'Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka, le Népal, le Vietnam, l'Indonésie, le Kenya et la Malaisie, la Journée internationale du thé a pour objectif de sensibiliser le grand public à l'impact du commerce mondial du thé sur les travailleurs et les cultivateurs et à appeler l’ensemble des acteurs à en faire un commerce équitable.
Il faut donc tourner les doigts sept fois avant de préparer une tasse de thé.