Un quotidien digne d’un film d’horreur. C’est ce que laissent percevoir les témoignages poignants recueillis par les titres nationaux auprès des Marocains de Libye, déchirés entre la sinistre probabilité de perdre la vie et l’espoir d’un improbable retour à la mère patrie. "J’ai affronté la mort à plusieurs reprises en essayant de retourner dans mon pays ; à la première tentative, on a pointé une Kalachnikov sur ma tête, en me menaçant de me faire sauter la cervelle si je ne leur cédais ma petite fortune gagnée à la sueur de mon front", raconte Ayoub, un jeune rescapé de l’enfer libyen, cité par le quotidien Assabah. "Alors que je voulais simplement récupérer mon passeport auprès de la société où je prenais du service, mal m’en prit quand, le ton menaçant, un milicien, le poing sur la gâchette, m’ordonne de lui donner tout mon argent", enchaîne le rescapé, une larme dans la voix. Mais passons, car si Ayoub l'a échappé belle, plusieurs centaines de ses compatriotes sont toujours pris au piège de la guerre "si vile" en Libye. Selon Assabah, pas moins de 1.500 concitoyens assiégeraient actuellement l’ambassade du Maroc à Tripoli, dans l’espoir de la voir rouvrir ses portes et honorer sa promesse d’assurer leur rapatriement. La surdité à leur appel au secours revient en tout cas comme un leitmotiv à la bouche des témoins, frustrés quant à une inaction présumée des services consulaires.
Las, certains d’entre eux auraient pris leur "destin" en main en intervenant auprès de spéculateurs interlopes sur le marché noir des billets d’avion. "Des dizaines de Marocains de Libye victimes d’un acte d’escroquerie de la part d’une compagnie aérienne fictive", titre le quotidien Akhbar Al Yaoum. "Une compagnie aérienne fictive a profité du calvaire des Marocains résidant en Libye pour les escroquer", rapporte le quotidien arabophone, sur la foi d’un témoignage recueilli au téléphone auprès d’un Marocain se trouvant à Tripoli. "Face au chaos et à la psychose de rester bloqués en Libye, bien des Marocains ont payé rubis sur l’ongle les frais de leur retour par voie aérienne", explique "Akhbar Al Yaoum. Mais quelle ne fut leur surprise quand, à l’aéroport, "ils ne trouvèrent pas trace de l’avion qui devait les transporter !", s’exclame le quotidien arabophone, déplorant l’instrumentalisation de la souffrance des Marocains de Libye livrés en proie à des gens sans foi ni loi.
Face à cette souffrance, surgit la question : à qui incomberait la responsabilité ? "Marocains bloqués en Libye alors que les ministères de tutelle restent hors zone de couverture", titre le quotidien Al Akhbar, renvoyant dos à dos et le ministère des Affaires étrangères et de la coopération et le Département chargé des Marocains du Monde. "Dans un nouveau développement dans l’affaire des Marocains restés bloqués aux frontières tuniso-libyennes, nous apprenons que nombre d’entre eux ont été interdits d’accès à la Tunisie", révèle "Al Akhbar, en déplorant la manière avec laquelle les autorités tunisiennes se seraient comportés avec nos compatriotes. Ces autorités voulaient s’assurer que nos concitoyens veuillent bien retourner dans leur propre pays, en exigeant d'eux de payer les frais de retour dans leur mère patrie. Franchement …