Les boulangers maintiennent la pression sur Benkirane

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement.

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. La hausse du prix du pain est toujours d'actualité. Les professionnels ne veulent pas lâcher pas prise. Le gouvernement tarde à se prononcer.

Le 04/12/2013 à 20h53

Le débat autour du prix du pain revient au-devant de l’actualité. Le quotidien arabophone Al Massae y consacre, dans son édition de ce jeudi 5 décembre, tout un dossier. Des chiffres pour commencer. "Les Marocains consomment annuellement 105 millions de baguettes de pain", fait savoir Al Massae, citant la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc. Des chiffres qui diffèrent selon les régions, précise le quotidien. A Casablanca par exemple, la consommation de pain augmente d’une manière exponentielle : 31 millions de baguettes de pain sont écoulées chaque jour sur le marché. "Ce qui correspond à une consommation journalière de 5 baguettes de pain par personne", note la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie. Aujourd'hui, le groupement se plaint des pertes financières engendrées par la hausse du prix des ingrédients entrant dans la fabrication de cet aliment de première nécessité.L'Exécutif traîne le pas

La fédération de la boulangerie a demandé, à maintes reprises, au chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, de décider de l'augmentation du prix d'une part et, d'autre part, d'appliquer le contrat-programme conclu en 2011et visant à la restructuration et la modernisation du secteur. Or, jusqu'à présent les promesses gouvernementales n'ont pas été tenues. S'en est suivi un véritable bras de fer entre les deux parties. D'un côté, les boulangers brandissent la menace de la grève et de l’augmentation du prix du pain d’une manière unilatérale, de l'autre l’Exécutif qui s’y oppose. Raison avancée pour ce veto, le pain est avant tout synonyme de "stabilité sociale", comme l’avait déclaré Mohand Laenser, alors ministre de l’Intérieur. Benkirane a confié la gestion de ce dossier à Mohamed El Ouafa, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance. El Ouafa a rencontré récemment les représentants de la fédération pour faire le point sur la situation et écouter les doléances des opérateurs. Tous les indicateurs laissent penser que le gouvernement cherche à gagner du temps.

Par Khadija Skalli
Le 04/12/2013 à 20h53