L’appât du gain finira par avoir raison du peu de crédibilité dont jouissait encore, dans l’esprit du citoyen, l’enseignement privé. Les parents d’élèves viennent d’en faire la douloureuse expérience, en cette rentrée 2018. Perdus entre des frais globaux de scolarité qui ont atteint des niveaux astronomiques de l’ordre de 2.000 à 5.000 dirhams par mois et des dépenses en fournitures scolaires, dans un chaos qui profite aux spéculateurs, les ménages marocains n’en peuvent plus.
Cette situation n’a pas laissé indifférentes les associations de défense du consommateur qui ont réagi par des protestations auprès des pouvoirs publics, ainsi que le rapporte le journal Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 11 septembre. Même son de cloche du côté du journal Assabah qui met en exergue le communiqué incendiaire du Centre marocain des droits de l’Homme (CMDH) mettant à nu les pratiques douteuses des patrons des groupes scolaires privés qui obligent les élèves à acheter leurs fournitures scolaires et livres dans des points de vente improvisés, sans patente ni registre de commerce. Le communiqué demande l’envoi d’urgence de commissions d’inspection pour mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans ce secteur, aux dépens du citoyen et du Trésor public.
L’on apprend aussi que les articles vendus n’ont subi aucun contrôle de la part des autorités sanitaires, ce qui augmente les risques d’allergies chez les enfants. La qualité de la nourriture et le confort et la sécurité du transport sont également pointés du doigt par les parents d’élèves qui, d’après le Centre, ont alerté tous les bureaux du CMDH du pays.
Le communiqué n’a pas manqué de rappeler la responsabilité du gouvernement dans cette situation qui n'a rien à voir avec les slogans électoraux prometteurs. En effet, précise le CMDH, après avoir fui l’école publique pour des raisons de qualité de l’enseignement, les 20% d’élèves concernés, qui se comptent au niveau national par dizaines de milliers, sont laissés à la merci de lobbys voraces qui n’hésitent devant aucun subterfuge pour saigner les parents, comme, par exemple, en provoquant des ruptures de stocks afin de spéculer honteusement sur les prix.