Ce n’était jusque-là qu’une menace des autorités espagnoles pour mieux réguler le flux des travailleuses marocaines qui entrent à Sebta. Ce jeudi 2 mai, la restriction de l’accès de celles-ci au préside occupé est devenue réelle. Des centaines d’employées de maison marocaines et autres employées de commerce à Sebta ont été interdites d’entrée dans la ville, en exécution de la décision des autorités espagnoles.
Dans son édition du vendredi 3 mai, Al Ahdath Al Maghrbia explique que cette décision a été appliquée, du côté marocain de la frontière et suite à une missive espagnole, à toute travailleuse ne pouvant justifier à son passage d’une attestation ou carte de travail dans le domicile ou le commerce où elle exerce.
Cette interdiction a causé, ajoute le journal, un certain encombrement au niveau du passage Tarajal 1 qu’avaient l’habitude d’emprunter ces travailleuses, puisqu’une dizaine d’entre elles ont tenu à rester sur place jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée à leur problème. D'autant que, pour ces employées, leur travail dans les maisons ou dans les commerces et restaurants constitue leur seule source de revenus. Et toute absence pourrait leur coûter cher.
Pour rappel, c’est en janvier dernier que les autorités gouvernant Sebta ont pris la décision de réguler le travail des Marocaines dans le préside occupé. Celles qui disposent d’un contrat de travail en bonne et due forme ont été recensées, tandis que l’enregistrement d’autres travailleuses est toujours en cours. L’objectif annoncé est de mieux organiser ces employées et, surtout, les préserver de toute exploitation des employeurs. C’est d’ailleurs ce à quoi avaient appelé, par le passé, plusieurs associations et organisations de défense des femmes, marocaines et espagnoles.
Cette situation n’est pas sans conséquences pour ces femmes marocaines puisque, comme le souligne Al Ahdath Al Maghribia, elles se retrouvent aujourd’hui face à un dilemme: trouver un moyen pour traverser la frontière et travailler, ou rentrer chez elles sans un sou alors que leurs familles les attendent. Tout ceci dans un contexte où les autorités marocaines et espagnoles ne semblent pas pressées d’ouvrir un dialogue pour tenter de trouver une solution à la problématique.