Le nombre des opposants à l’application du système de Bachelor lancé par le ministère de l’Enseignement supérieur semble augmenter, selon les informations rapportées par le quotidien Al Massae dans son édition du mercredi 5 février. De nombreux professeurs universitaires ont refusé de valider ce nouveau système lors du vote qui a eu lieu la semaine dernière. Ils estiment que l’élaboration de ce plan de réforme s’est faite dans la précipitation et n’a pas fait l’objet d’un temps de débat suffisant avec les professeurs et les syndicats de l’enseignement. D’ailleurs, le Syndicat marocain de l’enseignement supérieur a sorti l’artillerie lourde pour critiquer le ministre Saïd Amzazi.
La centrale considère que le système de Bachelor a été une décision unilatérale mise en place dans l’urgence. Le même syndicat a, dans un communiqué, souligné que les justifications du ministère pour transiter vers un système de Bachelor de quatre ans ressemblaient étrangement à celles émises lors du passage, en 2003, du système de licence de quatre ans à celui de LMD (licence-master, doctorat). D’autant, poursuit le communiqué, que le système proposé va transposer les problèmes pédagogiques dans l’enseignement supérieur, entraîner la prédominance de certaines matières sur les matières essentielles de formation et réduire d’une année supplémentaire le cursus universitaire de l’étudiant, sans raison valable.
Le quotidien Al Massae rapporte que le syndicat considère que ce système a été mijoté dans des structures parallèles et en vase clos, en violation de la loi 01/00 portant organisation de l’enseignement supérieur. En parallèle, poursuit le communiqué, le ministère adopte «la politique de l’atermoiement pour gagner du temps, tout en clamant sa bonne foi sur un ton qui ne dénote pas vraiment une volonté sincère. D’ailleurs, ce département rechigne à exécuter le cahier revendicatif des syndicats, notamment en ce qui concerne la suppression de l’impôt sur la recherche scientifique et l’augmentation des salaires des professeurs chercheurs».
Du coup, le syndicat a demandé au ministère de l’Enseignement supérieur de suspendre le projet de Bachelor et de réserver le temps nécessaire à l’élaboration d’un système pédagogique compétitif avec une méthodologie participative et une approche globale. En attendant, la centrale syndicale a décidé de boycotter la rencontre pédagogique nationale qui aura lieu le samedi 8 février et a appelé à une grève générale le jeudi 20 février.