A peine la campagne de dénigrement lancée contre les chikhates à l’occasion de la diffusion du feuilleton télévisé «Al Maktoub» finie, les extrémistes et les daechistes ont réorienté leur tirs contre un film qui n’est même pas encore sorti dans les salles. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end, qu’il s’agit du film «Al Ikhwane» ( la confrérie), dont l’équipe a été traitée de tous les noms, de l’apostasie à la traitrise. Ce film est l’œuvre d’Abdelali Lamhar, alias Talis, qui a écrit le scénario et supervisé sa direction artistique à côté de son réalisateur Mohamed Amine Lahmar.
Ce film, de surcroît comique, est devenu la cible de bataillons électroniques commandés par les islamistes radicaux. Comme par hasard, les réseaux sociaux ont été envahis par un texte uniforme qui confond les «moujahidines électroniques» et les pages des prédicateurs et des chibouks radicalisés. Les uns et les autres incitant les «Marocains musulmans» à se soulever contre les comédiens qu’ils ont excommuniés et traités de mécréants.
Le quotidien Assabah rapporte que la campagne de dénigrement a étonné par son ampleur. Le cercle des interdits et des tabous que les extrémistes cherchent à imposer aux Marocains ne cesse de s’élargir. C’est ainsi que le seul fait d’évoquer les chikhates (artistes populaires), même de façon superficielle, dans un feuilleton télévisé, est devenu un péché passible de lapidation et d’apostasie.
Les arguments des extrémistes et des radicaux islamistes évoqués contre les chikhates étaient tout aussi ridicules que leur fatwa prétextant que ces artistes populaires ne représentent pas la réalité marocaine. Autant dire que les opérateurs du cinéma marocain ont tardé à traiter l’obscurantisme de ces radicaux qui ont remué ciel et terre après avoir visionné une bande annonce de 120 secondes.