Les handicapés durcissent le ton. A l'occasion de la célébration ce mardi 3 décembre de la Journée mondiale de l'handicap, plusieurs centaines de personnes ont participé à ce qu'ils ont baptisé "la marche de la colère" organisée par l’association Amal marocaine des handicapés dans les rues de Casablanca pour protester contre la marginalisation des personnes à capacité réduite. "Les personnes en situation de handicap au Maroc souffrent le calvaire. Nous avons décidé d’organiser cette marche pacifique pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation des personnes handicapées, notamment celles qui vivent à Casablanca. Les handicapés souffrent de la négligence", déplore Youssef Errkhiss, président de l’Association Amal marocaine des handicapés. Des associations des droits de l’homme ont également pris part à cette marche afin de témoigner leur soutien.
A quand une politique nationale intégrée ?
Les "marcheurs" réclament leur droit à l’éducation et à l’emploi. Ils exigent l’application de l’article 34 de la Constitution. Cet article stipule que "les pouvoirs publics élaborent et mettent en oeuvre des politiques destinées aux personnes et aux catégories à besoins spécifiques. A cet effet, ils veillent notamment à réhabiliter et intégrer dans la vie sociale et civile les handicapés physiques sensorimoteurs et mentaux et faciliter leur jouissance des droits et libertés reconnus à tous". Pour mémoire, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a tiré la sonnette d’alarme en 2012 sur la situation des handicapés au Maroc. Dans un rapport, il a souligné la nécessité de mettre en œuvre une politique nationale intégrée pour protéger les droits des personnes handicapées. De même, il a appelé à mettre en place une série de mesures incitatives visant à favoriser leur employabilité.