Sur les 52 milliards de dirhams représentant le budget global du ministère de la Santé, les ménages marocains contribuent directement à hauteur de 26 milliards de dirhams, en plus des 6 milliards de dirhams mobilisés à travers les régimes de couverture médicale, pour un financement global de 63,3%. C’est l’une des conclusions du rapport élaboré par le ministère de la Santé dans le cadre des comptes nationaux de la santé pour l’année 2015.
Al Ahdath, dans son édition de ce mercredi 22 novembre, affirme que ce rapport révèle une régression des dépenses de la santé par rapport au PIB. Si, en 2010, elles représentaient 6,2% du PIB, elles ont à peine atteint 5,8% en 2013. Un niveau inférieur à celui de la moyenne de 194 pays. L’apport de l’Etat, à travers le ministère de la Santé, n’a pas dépassé 25,4% en 2013. Une maigre contribution, sachant que l'essentiel de la part budgétaire de la Santé est englouti par la masse salariale et le budget de gestion, précise le quotidien.
Le rapport montre également que la mise en place des couvertures médicales de base, à savoir l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et le Régime d’assistance médicale (RAMED), n’a pas eu d’impact sur la structure des dépenses de la santé. Les deux régimes contribuent à hauteur de 22,4% seulement au financement du secteur. A noter que 88,3% des dépenses de la santé des personnes couvertes par le RAMED vont au secteur privé en raison des retards dans les consultations, des délais prolongés des examens, du manque de médicaments et de la réorientation des patients vers les laboratoires et les cabinets privés pour les analyses biologiques et les radios, affirme Al Ahdath.
Pour ce qui est des dépenses relatives aux médicaments, le rapport relève qu’elles atteignent 40,4% des dépenses des ménages marocains, soit 11 milliards de dirhams. Une perte de 10 points comparativement à 2010, à cause de l’automédication.