Les médecins du secteur privé observeront, ce jeudi matin, une grève à l’échelle nationale. Cette grève touchera les cliniques et cabinets privés, tous services compris, à l'exception des services des urgences, rapporte le quotidien Assabah qui cite, dans son édition du 18 octobre, l’Association nationale des cliniques privées (ANCP).
Cette décision, explique le journal, intervient après l’assemblée générale extraordinaire de l’Association, à laquelle ont pris part pas moins de six organisations et syndicats représentant les médecins du secteur privé et certains syndicats du secteur public. Selon un responsable de l’Association des cliniques privées, les blouses blanches ont décidé de franchir ce pas à cause de «l’attitude du ministère de tutelle, aucune mesure opérationnelle et effective à même de répondre à leur cahier revendicatif n'ayant été prise».
Selon ce même responsable, l’une des principales revendications des cliniques privées reste «la mise à niveau et la réforme du secteur, afin de mieux répondre aux attentes des citoyens». De même, estime-t-il, il faut prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder la dignité des praticiens et lutter contre l’exercice illégal de la médecine. Les cliniques privées revendiquent également la mise en œuvre effective du partenariat public-privé (PPP), ainsi que la révision à la hausse des tarifs de référence en vigueur dans le secteur depuis 2006.
Outre les cliniques, les cabinet médicaux, aussi bien tenus par des généralistes que par des spécialistes, seront également fermés ce jeudi, rapporte pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui cite, dans sa livraison du même jour, un communiqué des syndicats des médecins du secteur libéral. Ces derniers protestent, notamment, contre le silence des responsables face à la dégradation du secteur, que ce soit dans son volet public ou son volet privé».
Ce mouvement de grève, ajoute le journal en citant la même source, intervient donc en réponse à «l’absence de toute forme de dialogue et à la monopolisation de la prise de décision par les autorités de tutelle qui édictent des lois régissant le secteur sans se concerter avec les représentants syndicaux des concernés».Par ailleurs, les médecins du secteur libéral demandent aux autorités concernées de «mettre fin à l’acharnement des services des impôts», appelant à mettre en place un «régime fiscal plus équitable».
Outre la mise en place de l’assurance maladie obligatoire et d'un régime de retraite spécifique aux médecins du secteur libéral, les professionnels exigent également la «décriminalisation des accidents médicaux», la cessation des poursuites judiciaires contre les médecins en exercice, ainsi que la mise en place d’un code déontologique assurant plus d’équité, aussi bien pour les médecins que pour leurs patients.