Clap de fin pour la deuxième Conférence africaine sur la réduction des risques en santé. Ce conclave, qui a rassemblé plus de 170 experts, dont des praticiens de la santé, des scientifiques, des chercheurs, des représentants des gouvernements et de la société civile, a abouti à la formulation de cinq recommandations ayant pour objectif le renforcement de la souveraineté sanitaire de l’Afrique et la mise en œuvre des initiatives Sud-Sud.
«C’est une conférence historique. Le gouvernement et les ministres ont travaillé main sur la main avec les experts africains. Ces derniers ont présenté un plaidoyer de souveraineté sanitaire en Afrique», explique Imane Kendili, présidente de l’association African Global Health (AGH) qui s’est dite fière d’organiser cette grand-messe en collaboration avec le ministère de la Santé et de la protection sociale et du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.
«À l’issue de trois jours, nous avons pu sortir avec la deuxième déclaration de Marrakech qui assoit la demande de ratification de la charte panafricaine de réduction des risques en santé. Plus de 170 experts plaident pour la collaboration, l’innovation et l’équité au sein de l’Afrique», ajoute Kendili.
L’ambition de ces experts est de créer un avenir au sein duquel les nations africaines accéderont à une couverture sanitaire complète, et contribueront également, grâce à leur expertise et à leurs ressources, au renforcement des systèmes de santé dans tous les pays du Sud.
Cet objectif ne peut se concrétiser, selon les experts, qu’à travers des partenariats solides, l’investissement dans l’infrastructure de la santé et l’exploitation du savoir collectif, dans le but d’assurer aux citoyens du continent africain un accès global à des soins de santé de qualité.
Voici les recommandations formulées par les experts après trois jours de travaux:
1. Encourager une collaboration solide sous la direction de leaders et d’experts africains, tant publics que privés, pour le développement de la santé en Afrique.
2. Promouvoir un mouvement de solidarité commun mobilisant l’expertise Sud-Sud et qui permettrait d’atteindre une souveraineté sanitaire continentale.
3. Favoriser la réflexion et la coopération entre les nations africaines par le biais de politiques de santé panafricaines, fondées sur des données probantes, sur l’application de la technologie et de l’innovation, ainsi que sur une capacité accrue à répondre aux catastrophes et aux urgences.
4. Adopter une charte panafricaine sur la réduction des risques sanitaires, laquelle intégrera tous les aspects médicaux, sociaux, économiques et psychologiques liés à la santé des diverses communautés africaines.
5. Faciliter et encourager les partenariats fructueux et les collaborations solides entre experts d’Afrique et d’autres continents, et créer ainsi des Bureaux de Santé Mondiaux.
Il convient de préciser que la 2e Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, tenue du 27 au 29 septembre 2023, avait pour but de mettre en avant la réalité des systèmes de santé et de sécurité alimentaire en Afrique. Elle visait également à développer un cadre africain commun basé sur les expériences des pays et les avis des experts dans le domaine de la santé publique, tout en discutant des mesures efficaces pour prévenir et atténuer les effets des crises sanitaires sur les plans humanitaire, social, politique et économique.