Les centrales syndicales menacent le gouvernement d’une rentrée sociale très mouvementée, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 24 août. Des grèves sectorielles, des sit-in et une marche nationale sont déjà envisagés, affirme le journal, pour protester contre le refus du gouvernement, accusé de mener une politique "néolibérale", de relancer le dialogue social.
Les syndicats, affirme le journal, ne vont donc pas rester les bras croisés face à la pression sociale de cette rentrée, aux contestations populaires qui ont éclaté un peu partout et aux tensions que connaissent plusieurs secteurs. L’atteinte aux libertés syndicales est également évoquée comme un motif classique de la grogne des centrales les plus représentatives.
Entre autres motifs qui justifient la posture menaçante des syndicats, les désaccords qui les opposent au gouvernement quant à l’approche à adopter pour relancer le dialogue social. Les centrales, notamment l’UMT, insistent sur l’ouverture d’un débat national global avec le gouvernement et la représentation du patronat pour définir les grandes lignes et les bases des dialogues sectoriels à initier plus tard. Le gouvernement, lui, ne le voit pas sous cet angle.
Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement, a, en effet, appelé ses ministres à ouvrir le dialogue, au niveau de leurs départements, avec les centrales syndicales et les représentants des employés pour, dans un premier temps, s’informer des dossiers sociaux qui les concernent. Ce n’est qu’une fois que chaque ministre aura une idée précise des questions sociales concernant son département que le gouvernement pourra aborder des questions transversales et traiter ces dossiers dans leur globalité, avec les centrales syndicales. Il s'agit donc là de deux approches différentes.
Pour le reste, la CDT, dont le journal cite une dirigeante, s’apprête à réunir son conseil national pour établir son agenda d’action pour l’année prochaine, qu’elle pressent déjà très mouvementée à cause, notamment, des tensions sociales que vivent plusieurs départements dont la Santé, l’Enseignement et les Collectivités territoriales. Le syndicat promet également de revenir sur le dossier de la réforme de la retraite, qui n’est toujours pas entièrement clos.
Pour l’ODT, également citée par le journal, il suffit de jeter un coup d’œil sur la lettre de cadrage relative au projet de loi de Finances (PLF 2017), adressée par le chef du gouvernement aux différents départements ministériels, pour se rendre compte de la «politique néolibérale» que le gouvernement compte mettre en œuvre. Le syndicat soupçonne déjà le gouvernement de vouloir geler les salaires, limiter le recrutement dans la fonction publique et se soustraire aux engagements pris par les précédents gouvernements dans le cadre du dialogue social.