Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, continue de défendre certaines libertés individuelles, en dépit de la forte pression exercée par les courants islamistes, ainsi que par ses détracteurs qui souhaitent l’évincer de son poste lors d’un prochain remaniement gouvernemental. Il vient une nouvelle fois de se prononcer sur un sujet qui concerne les droits des femmes, et qui a longtemps fait polémique.
Dans son édition du vendredi 6 octobre, Assabah écrit qu’Abdellatif Ouahbi persiste à défendre le droit des femmes à louer seule des chambres d’hôtels, y compris dans les villes où elles résident. Et si cette pratique, appliquée aujourd’hui dans la majorité des établissements, persiste, le ministre de la Justice est décidé à «pénaliser» cette interdiction. La raison: elle ne se base sur aucun référentiel juridique ou réglementaire.
Assabah explique que ces propos, le ministre de la Justice vient de les tenir lors de sa participation à une conférence organisée par la Délégation interministérielle en charge des droits de l’Homme. Il a aussi poursuivi en indiquant que les critiques dont il fait l’objet ne l’empêcheront pas de poursuivre son combat en faveur de la modernisation de la société.
Toujours d’après le quotidien, le ministre a par la suite soutenu sa position sur le sujet, en la comparant aux candidats à l’embauche dans la fonction publique ou des entreprises privées, à qui on demande la présentation d’un certificat de bonne conduite au lieu d’évaluer leurs compétences sur la base de leur CV. Abdellatif Ouahbi a rappelé que cette approche, qui relève plus des coutumes administratives que de la réglementation en vigueur, a empêché des milliers de jeunes à se réintégrer dans la société, après avoir eu des démêlés avec la justice par le passé. Pour le ministre, la même logique vaut pour l’interdiction des femmes à louer des chambres dans des hôtels.
Sur le même registre, Assabah rapporte qu’Abdellatif Ouahbi s’est également étonné que les établissements hôteliers continuent à demander à leurs clients la présentation d’un acte de mariage pour pouvoir louer une chambre, alors que cette condition n’est prévue par aucun texte réglementaire.
Tout en rappelant sa disposition à respecter les avis divergents, le ministre a souligné qu’il continuerait de défendre ses principes tout en prenant ses responsabilités, et c’est d’ailleurs ce qu’il promet de faire dans le cadre de la réforme du Code pénal et du Code de la famille.