Après des années de débats, les influenceurs et les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux vont, enfin, devoir passer à la caisse. À partir de janvier 2025, ils devront verser un impôt de 30% de leurs revenus à la Trésorerie Générale du Royaume.
Al Akhbar de ce mercredi 27 novembre indique que, selon les dernières données de l’Office des changes, les opérations d’exportation de services de la part de personnes physiques, catégorie dont font donc partie les influenceurs et les contrôleurs de contenu sur les réseaux sociaux, «sont bel et bien soumise au contrôle des services concernés au sein de l’office, et ce dans le cadre de sa mission de veille sur l’application des lois en matière de change».
Relayant des informations parues dans différents médias, le quotidien explique que l’Office des changes a récemment «renforcé la surveillance des opérations réalisées par les Youtubeurs, les Tiktokeurs et autres influenceurs, particulièrement lorsque celles-ci donnent lieu à des paiements reçus depuis l’étranger».
Selon ces sources consultées par Al Akhbar, «ce sujet fait l’objet d’une étroite collaboration et d’une coordination avec les services de la Direction générale des impôts (DGI)».
Le quotidien précise que l’Office des changes a «mis en place une cellule spécialisée dans le suivi des transactions financières et numériques des influenceurs», et s’appuie sur des «outils avancés permettant de retracer les opérations suspectes», ainsi que sur «une riche base de données permettant d’assurer une surveillance efficace».
Al Akhbar indique que, depuis 2018, «l’Office des changes a aussi mis en place un service de contrôle des opérations réalisées avec des tiers étrangers et que, en 2019, une première inspection d’opérations d’exportation de services via des plateformes électroniques a eu lieu».
En février 2024, rappelle le quotidien, «plusieurs sources avaient indiqué que la Direction générale des impôts, en collaboration avec l’Office des changes, a pu identifier une liste d’influenceurs disposant de biens à l’étrangers, et recevant également d’importants revenus en lien avec leur activité».
Or, ajoute Al Akhbar, «ils ont omis de les déclarer aux services compétents, et n’ont par conséquent pas payé l’impôt qui en découle».
D’autres influenceurs ont même eu recours, précise le quotidien, «à l’ouverture de comptes auprès de banques étrangères, ou dans des plateformes financières pour recevoir de l’argent».
Par la suite, ils utilisaient ces sommes «pour régler des dépenses à l’étranger, échappant ainsi au contrôle des services financiers marocains, et en particulier de l’Office des changes».
Al Akhbar précise à ce propos «que les créateurs de contenus sur les réseaux sociaux et les influenceurs font partie des contribuables identifiés comme exportateurs de services», et qu’ils sont «tenus de rapatrier dans un délai de 90 jours tout revenu récolté à l’étranger».
Ils bénéficient, en revanche, de «certains avantages pour mener à bien leurs activités, comme la possibilité d’ouvrir auprès des banques marocaines des comptes en devises, où peuvent être déposés jusqu’à 70% de leurs revenus».
Après avoir interrogé des experts à ce propos, le quotidien indique que «le projet de loi de Finances 2025 apporte plusieurs nouveautés relatives à l’élargissement de l’assiette et la lutte contre l’évasion fiscale», qui «devraient avoir un impact sur le contrôle et la surveillance des opérations réalisées par les influenceurs», et ce «dans le but de mettre fin à l’iniquité fiscale dont ils ont jusqu’ici bénéficié».