Dans un douar reculé d’El Haouz, très loin des bruits de la ville, des petites mains s’agitent autour d’une table. Puis elles tracent des lignes multicolores avec des stylos feutres, s’amusent à faire des formes avec de la pâte à modeler. C’est à ne pas s’y méprendre, nous sommes bien dans l’une des classes du préscolaire ouvertes par l’INDH dans le monde rural, commente le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du jeudi 12 septembre.
Durant les cinq années à venir, explique le quotidien, 15.000 unités de l’enseignement préscolaire ouvriront dans autant de douars dans le monde rural et reculé, grâce à un projet porté par l’INDH. Bien sûr, ce n’est pas chose facile. La dispersion de la population dans ces zones n’aide vraiment pas, mais l’INDH le prend comme un défi. Les architectes de ce programme ont, en effet, mis en place une série de critères à même de permettre à un plus nombre de douars d'avoir leurs propres unités du préscolaire. Quitte à y mettre les moyens qu’il faut.
En effet, d’après le quotidien Al Massae qui aborde également ce sujet dans son édition du même jour, la mise en place des 15.000 unités prévues nécessitera un investissement d’environ 2,3 milliards de dirhams. Ce budget couvrira la construction et l’équipement des salles de classe, ainsi que les frais de deux années de gestion de ces unités. L’objectif étant de permettre, à terme, à quelque 300.000 enfants de moins de six ans de fréquenter l’enseignement préscolaire. Ce gigantesque chantier démarrera, précise le journal, avec l’ouverture de 1.200 unités à compter de cette année scolaire.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, l’objectif à court terme de ce programme est de généraliser l’accès à l’enseignement préscolaire dans les zones rurales et reculées, d'améliorer sa qualité et d'assurer sa pérennité. A moyen terme, l’INDH vise à renforcer le développement des aptitudes de base, intellectuelles et scolaires, de chaque enfant et, par delà, améliorer le taux de réussite à l’école. A long terme, il s’agira tout simplement de développer le capital humain de notre pays.
Ce sera un enseignement de qualité, c’est certain, note Al Massae. Pourtant, il ne s’agit surtout pas de mettre en place des salles de classe à proprement parler, mais un espace convivial où les enfants seront encadrés par les jeunes de leur douar. Ce qui va permettre, d’une part, de faciliter le contact entre les enfants et les éducateurs et, d’autre part, de créer des postes d’emploi dans le monde rural.
Il est clair, observe Al Ahdath Al Maghribia, que l’INDH a mobilisé d’énormes moyens pour ce projet appréhendé de manière tout à fait rationnelle. Cela dénote même d’un changement de méthode de travail chez l’INDH qui passe ainsi de la construction des infrastructures à la formation des ressources humaines en investissant dans l’enfance du monde rural. Le projet démarre donc, poursuit le quotidien, avec l’ouverture, en cette année 2019, de ces 1.200 unités dans le cadre d’une phase pilote. Le programme de construction ou d’aménagement des unités de l’enseignement préscolaire sera généralisé à partir de l’année prochaine.
En même temps, l’INDH procédera à la formation et l’encadrement d’un réseau d’associations locales en mettant en place, à leur intention, un modèle de financement et de gestion durable. Auparavant, l’INDH lancera un recensement ciblant tous les enfants de moins de six ans dans le monde dural et les zones reculées. En parallèle, cette opération portera également sur le recensement des unités déjà existantes et nécessitant un réaménagement, ainsi que sur celles à construire selon les besoins exprimés. La gestion pédagogique de ces unités sera confiée aux associations partenaires.