Comment reprendre et maintenir une activité économique normale alors que les déplacements entre villes sont toujours suspendus? Voilà un casse-tête que les entreprises, mais aussi et surtout les autorités, doivent résoudre avant de parler d’un redémarrage de la machine économique. En effet, à la veille de la mise en application de l’état d’urgence sanitaire, les grandes villes ont connu un départ massif des ouvriers qui sont rentrés chez eux dans des régions souvent éloignées, note le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 23 et 24 mai.
C’est le cas des villes industrielles comme Casablanca, Tanger ou encore Kénitra qui ont connu un vaste mouvement de migration de la main d’œuvre. Or pour démarrer, la machine économique a besoin de cette main d’œuvre. Et ce, dès le lendemain de l’Aïd, date à laquelle les entreprises et autres acteurs économiques sont invités par le gouvernement à reprendre leurs activités. Entre temps, il faut donc trouver un moyen d’acheminer ces ouvriers sur leurs lieux de travail dans les temps, sans que cela ne s’accompagne d’un risque important de contamination. C’est d’autant plus compliqué que les transports publics interurbains sont à l’arrêt depuis fin mars.
Ce problème, poursuit le quotidien, se pose également pour les employés et cadres des entreprises qui font la navette entre deux villes, celle de leur résidence et celle où ils travaillent. Cette problématique se pose notamment avec acuité sur l’axe Casablanca-Kénitra. Il semble néanmoins, relève le quotidien, que les autorités compétentes soient disposées à traiter ce type de déplacements avec plus de souplesse. Cela apparaît d’ailleurs, en filigrane, dans la déclaration par laquelle le gouvernement a prorogé, jusqu’au 10 juin, l’état d’urgence sanitaire.
Le communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé, tout en maintenant toutes les dispositions de l’état d’urgence sanitaire, a néanmoins fait une exception pour les déplacements pour des raisons de travail. Ainsi, tout en réitérant leur appel aux citoyens à rester confinés chez eux et en rappelant que les déplacements entre préfectures et provinces demeurent interdits, les deux ministères ont précisé que ces déplacements peuvent être autorisés en cas d’extrême nécessité et pour les besoins de déplacements générés par la reprise de certaines activités économiques ainsi que, bien sûr, pour le transport de produits de première nécessité.
De toutes les manières, souligne le quotidien, les prochains jours nous montreront comment sera traitée cette question. On saura ainsi si les personnes concernées pourront se contenter de l’autorisation dérogatoire signée par leurs employeurs ou doivent, comme c’est le cas actuellement, se faire délivrer une autorisation spéciale de circulation par les services de la préfecture ou de la province.