«Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports (MENPS) a saisi l’Observatoire national du développement humain (ONDH, public), en date du 15 janvier 2024, pour recueillir les échos des acteurs du Programme Écoles Pionnières suite à l’expérimentation en cours» qui s’est révélée positive sur les plans méthodique, pédagogique et culturel, a affirmé le président de l’ONDH, Othman Kayer dans un entretien avec Le360.
Le Programme Écoles Pionnières va intéresser dans sa première phase 628 écoles primaires publiques, dans les milieux urbain, périurbain et rural, avec «un nombre de bénéficiaires à hauteur de 322.000 élèves, la participation volontaire de 12.000 enseignants et directeurs d’établissements, et en faisant appel à plus de 150 inspecteurs pédagogiques pour l’encadrement et l’accompagnement dans la mise en œuvre», souligne Othman Kayer.
L’ONDH a donc mené, explique-t-il «une enquête qualitative de perception visant à analyser les dynamiques de mobilisation des acteurs observées sur le terrain, et déterminer les facteurs qui agissent sur leur niveau d’adhésion et de mobilisation autour du Programme Écoles Pionnières». Il s’agissait également de recueillir «leur vision de l’extension et de la généralisation du programme».
Quant aux effets du programme sur la future vie scolaire au niveau de l’école, ils sont au nombre de neuf avantages dont le premier concerne «la coresponsabilité, l’élément le plus représentatif entre les membres de l’équipe pédagogique». Le second aspect a trait à la «collaboration» entre les enseignants et les inspecteurs par rapport au contenu des supports électroniques des cours. «La volonté d’apprendre, les uns des autres, a-t-il dit, s’est installée progressivement, et au fur et à mesure les inspecteurs et les membres du pilotage central du programme ont commencé à accueillir favorablement les commentaires des enseignants et à reconnaitre la valeur de l’écoute et l’esprit de la co-construction».
Le troisième point positif a porté sur «la communication». Les participants à l’enquête ont observé que «la fluidité de la communication pendant le processus de l’implémentation du programme était utile pour garantir un démarrage positif», selon le président de l’ONDH.
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Quatrièmement, la «confiance et le respect mutuels» entre toutes les équipes ont été mis en valeur lors de l’enquête. Et d’ajouter qu’en «l’absence de cette confiance, la dynamique du changement aurait pu être négativement affectée, et aurait pu participer à un stress à même de compliquer l’implication de certains enseignants».
Les autres éléments importants, selon cette étude, ont porté sur «l’autonomie et le travail indépendant et l’affirmation de soi», ajoute Othman Kayer qui souligne que lors des échanges collectifs autour du programme, les participants des Écoles Pionnières à l’enquête ont affiché «une détermination volontaire et une hardiesse à partager leurs expériences et leurs idées en toute confiance». Certains, parmi eux, ont révélé qu’ils étaient moins rassurés et donc moins décidés à exprimer leur point de vue sur leur performance éducative avant l’arrivée du programme.
En conclusion, le chef de l’ONDH a souligné que l’enquête a révélé «un élément psychosocial inattendu du programme». Cet élément, selon lui, «représente l’influence du développement psychologique et social qui s’est produit chez certains élèves (habituellement timides et/ou incapables de participer en classe) au sein des Écoles Pionnières à la suite de l’application de l’approche TaRL». Ces élèves ont mentionné, a-t-il dit encore «les bénéfices de cette approche sur leurs facultés d’interactions en classe».