D'une valeur de 10 millions de dirhams, l’ONDA a adjugé un appel d'offres au profit d’une grande clinique de Marrakech, pour la gestion médicale des dix-huit aéroports que compte le pays. Mais des médecins ont dénoncé auprès de Le360 le fait que l'Office "ait illégalement bradé ce marché en l'adjugeant sur la base d'une offre de prix inférieur de 32% par rapport au seuil exigé par le cahier de charges". Selon ces médecins, le ministère des Finances rejette ce genre d'offres financières qui passent très largement en dessous du seuil requis par la loi.
Mais la colère de ces médecins se justifie par un autre vice de forme litigieux. Pour le professeur Mohamed Zidouh, cette clinique exerce à Marrakech et "ne peut en aucune manière gérer à elle seule, à partir de la ville ocre, les dix-huit aéroports du Maroc en tant que prestataire de service médical efficace".
Ni l'ONDA ni cette clinique de Marrakech n'ont pu être joints pour donner leur version sur ce litige. Mohamed Saadaoui, médecin de Casablanca, a appelé à la révision du contrat "qui n'est pas conforme à la loi sur l'exercice de la médecine et de la déontologie". "L'appel d'offres a été accordé au moins disant, ce qui est contraire à l'éthique médicale car les médecins n'ont pas le droit de brader dans un but de concurrence", a-t-il observé.
Les médecins contestataires ont appelé l'Ordre des médecins à ne pas avaliser ce contrat controversé, lui proposant de le remettre en compétition. Ils demandent aussi à Abdelaziz Rabbah, le ministre de tutelle de l'ONDA et au ministre de la Santé, El Houssaine Louardi de préciser leur position au sujet de l'attribution d'un marché défiant toute concurrence, "voire déloyale".
