Ce phénomène universel est l’un des facteurs qui contribuent également à l’émergence et à la réémergence des maladies à transmission vectorielle, aux maladies à transport hydrique, à la malnutrition et aux infections respiratoires et aux allergies, a précisé Houssaine Louardi dans une allocution lue en son nom, lors d’une rencontre sur la relation entre la santé et le changement climatique, qui s'est tenue mercredi, au Pavillon marocain de Bab Ighli à la COP22 (7-18 novembre).
Pour faire face à ces risques, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait adopté en 2008 la résolution WHA51.29 relative à la protection de la santé contre les menaces liées aux changements climatiques et à la destruction de la couche d’ozone, a rappelé le ministre. Il a précisé que cette résolution invite les pays à développer des plans d’adaptation du secteur de la santé au changement climatique et à renforcer la capacité des systèmes de santé.
Après avoir salué le "grand intérêt" que l’Accord de Paris a confié à la dimension sanitaire du changement climatique, Houssaine Louardi a assuré, néanmoins, qu’il reste important de souligner que moins de 1,5% du financement international consacré à l’adaptation au changement climatique est actuellement alloué à des projets relatifs à la santé.
A cette occasion, le ministre de la Santé à lancé un appel solennel aux négociateurs de la COP22 pour leur demander d’accorder aux mesures d’adaptation en général et en particulier à celles qui visent de développer la résilience du secteur de la santé une importance au moins égale à celle historiquement allouée aux mesures d’atténuation.
S’exprimant également à cette occasion, le représentant de l'OMS au Maroc, Yves Souteyrand, a indiqué que chaque année au niveau mondial un total de 12,5 millions de personnes décèdent pour des raisons liées à l’environnement.
"On se trouve actuellement dans une situation très préoccupante dans la relation entre santé et changement climatique, ce qui exige une action rapide et urgente", a-t-il martelé, appelant à augmenter la résilience des systèmes de santé pour une meilleure surveillance des maladies et à permettre à la santé d’avoir accès au financement climatique.
Pour remédier à cette situation, l’OMS et les gouvernements marocain et français ont déterminé un nombre de priorités sur lesquelles les Etats membres doivent travailler pour faire face aux effets de ces changements climatiques sur la santé publique, a fait observer Yves Souteyrand.
La rencontre sur la santé et le changement climatique, organisée par le ministère de la Santé dans le cadre de son animation scientifique de la COP22, vise à sensibiliser les acteurs et les partenaires nationaux sur la situation des effets sanitaires du changement climatique et à identifier les mesures intersectorielles et multi-acteurs efficaces pour lutter contre les impacts sanitaires du changement climatique.