Nouveau scandale de détournement d’aides financières par une ONG à Fès. La présidente de la Fondation Amane pour le développement durable, et cinq de ses collaborateurs, viennent d’être présentés devant le parquet chargé des crimes financiers.
Ils ont par la suite été déférés devant un juge d’instruction, qui a ordonné la détention provisoire de la présidente et de trois autres accusés dans cette affaire.
Selon Al Akhbar de ce lundi 29 janvier 2024, les deux autres prévenus, dont la sœur de la présidente de cette fondation, qui s’est acquittée d’une caution de 10.000 dirhams, seront poursuivis en état de liberté.
Selon des interlocuteurs que le quotidien a interrogés, le parquet a adressé de graves accusations à l’encontre des cinq accusés, qui se retrouvent soupçonnés d’avoir détourné des fonds publics, mais aussi d’avoir falsifié des documents concernant un projet dont ils étaient censés être responsables.
Le quotidien explique que les militants associatifs de Fès se sont dits choqués, mardi 23 janvier dernier, par cette affaire qui a été révélée au grand jour à cause de l’arrestation de la présidente de cette fondation.
La présidente de la Fondation Amane et les autres accusés avaient été interpellés suite à une enquête menée par la police judiciaire, après que des informations leur ont été fournies par la DGST, qui révélaient de graves dysfonctionnements.
Les accusés se retrouvent soupçonnés d’avoir détourné des sources de financement de cette association par des organismes publics et des services gouvernementaux, pour une opération de soutien scolaire. Cette opération avait été lancée dans le contexte des efforts déployés par le Maroc pour lutter contre la déperdition scolaire en milieu rural.
L’ONG incriminée, dont les membres sont impliqués dans cette affaire, s’était spécialisée dans ce type d’opérations et avait même déployé, dans un délai record, plusieurs relais dans différentes régions.
Cette réactivité lui avait permis de bénéficier d’importants financements de la part des organismes engagés dans ce chantier, ainsi que du soutien des autorités locales, dans les zones où l’ONG opérait.
Toutefois, des soupçons de dysfonctionnements concernant le déploiement de ce programme ont pu être relevés dans un premier temps dans la région de Sefrou, ce qui a conduit les services concernés à mettre la comptabilité de cette ONG sous surveillance.
Plusieurs autres anomalies ont été détectées, ce qui a conduit à l’arrestation de la présidente de cette association, qui s’était engagée à mettre à exécution des mesures prévues dans le programme national de lutte contre la déperdition scolaire en milieu rural.
En contrepartie, des financements lui avaient été versés par différentes parties. Sur le terrain, il semble toutefois que plusieurs des actions qui avaient pourtant été programmées n’ont jamais pu être réalisées.