Manuels scolaires: guéguerre entre les libraires et les écoles privées

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Revue de presseKiosque360. L’Association marocaine des libraires s’insurge contre certaines écoles privées qui rechignent à lui livrer la liste des manuels et fournitures pour la rentrée scolaire, allant jusqu'à les accuser de concurrence déloyale.

Le 13/07/2018 à 22h40

L’Association marocaine des libraires (AML) met en garde les écoles privées contre leur refus de lui communiquer la liste des livres programmés pour la rentrée scolaire. Une situation qui les empêche d’acquérir les fournitures scolaires et de les mettre à la disposition des élèves dans le délai imparti. Ce conflit dure depuis des années et ne cesse de s’aggraver, poussant les libraires à menacer de descendre dans la rue pour, disent-ils, pérenniser leur métier et préserver des milliers d’emplois.

Dans son édition du samedi 14 juillet, le quotidien Al Massae rapporte que les libraires menacent d’intensifier leurs actions si les responsables des écoles privées continuent d’ignorer leurs revendications. Ils récusent notamment les affirmations de ces derniers qui les accusent d’être incapables de subvenir aux besoins du marché.

Dans une déclaration accordée au journal, le président de l’Association marocaine des libraires, Mohamed Berni, affirme que: «La fin de cette saison a connu le refus de certaines écoles de nous livrer la liste des livres et des fournitures scolaires afin que l’on puisse les acquérir à temps pour pouvoir les mettre à la disposition des élèves. Mais ceux qui devraient en principe être nos partenaires se cachent derrière des considérations infondées. A preuve, les responsables de plusieurs écoles privées, à travers le Maroc, se sont engagés à nous fournir la liste des livres et fournitures programmés pour la rentrée prochaine.»

Mohamed Berni a, par ailleurs, condamné la concurrence déloyale que leur livrent certaines écoles privées qui vendent les fournitures et les livres scolaires au sein de leurs établissements. Des agissements, ajoute-t-il, qui violent la loi et qui devraient pousser le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’investissement à intervenir pour mettre fin à ce comportement irresponsable qui leur cause des pertes considérables.

Le président de l'AML ne mâche pas ses mots en demandant aux écoles privées de respecter les lois qui régissent le commerce et de déclarer leur activité si leurs responsables veulent s’investir dans la vente des livres. Ce faisant, ajoute-il, ils devraient cesser d’orienter les parents d’élèves vers certaines librairies aux dépens d’autres.

Le président de l’AML rappelle que son association s’est réunie à plusieurs reprises avec les ministères concernés et a même adressé un courrier à ce sujet au chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani. Les libraires lui ont exposé la situation critique dans laquelle vit ce secteur et ont insisté pour que le ministre de l’Education nationale, Said Amzazi, rédige une circulaire qui interdit la vente des livres scolaires dans les établissements privés.

Il a en outre demandé au ministère du Commerce, de l’industrie et de l’investissement de protéger ce secteur. Mohamed Berni termine son réquisitoire en sollicitant l’intervention du ministère des Finances pour enquêter sur l’évasion fiscale qu’occasionne la vente des livres et des fournitures dans les écoles privées. Sinon, conclut-il, les libraires sortiront dans la rue après avoir épuisé toutes les actions légales pour réclamer leur droit et dénoncer un lobby qui court après le gain aux dépens d’autres secteurs.

Par Samir Hilmi
Le 13/07/2018 à 22h40