Marchands ambulants: entre informel persistant et échecs des politiques publiques

Malgré les dizaines de millions de dirhams investis dans la construction de marchés et les campagnes de libération de l’espace public, le nombre de marchands ambulants ne cesse d’augmenter.. DR

Revue de presse Malgré les dizaines de millions de dirhams investis dans la construction de marchés et les campagnes de libération de l’espace public, le nombre de marchands ambulants ne cesse d’augmenter, occupant indûment le domaine public dans toutes les villes du Maroc. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 30/03/2025 à 22h00

La problématique des marchands ambulants au Maroc constitue un défi récurrent, mettant en péril la paix sociale et entachant l’image du pays en matière de droits humains. Malgré les sommes considérables investies pour réguler ce secteur et libérer l’espace public illégalement occupé, les résultats restent en deçà des effets escomptés, rapporte Al Akhbar dans son édition du 31 mars.

Les tentatives de solution, notamment l’attribution de locaux commerciaux aux normes par les communes et le ministère de l’Intérieur, se heurtent à un cycle perpétuel d’échecs. À chaque fois, on se retrouve à la case départ, avec des marchands qui retournent systématiquement à l’occupation anarchique des rues, illustrant l’inefficacité des mesures adoptées. Cet enchevêtrement de dysfonctionnements révèle une politique de construction de marchés vouée à l’échec, minée par des irrégularités dans les appels d’offres, des infrastructures inadaptées et des démolitions ultérieures.

Au-delà des considérations urbanistiques, la question est éminemment socio-économique. Elle mêle enjeux politiques, calculs électoraux, taux de chômage élevé et survie d’une frange vulnérable de la population dépendante des revenus de ce secteur informel. Les enquêtes sur les manipulations présumées des listes de bénéficiaires des locaux alternatifs sont restées sans suite transparente, tandis que d’autres dérives persistent, comme les cessions illicites, l’abandon de marchés par manque de suivi et d’accompagnement, ainsi que la récession commerciale.

«Toute approche durable doit éviter deux écueils: la précipitation technocratique, génératrice de tensions sociales, et la complaisance envers l’illégalité», souligne Al Akhbar. Il devient urgent d’élaborer une stratégie claire conciliant respect de l’espace public et inclusion socio-économique. Celle-ci devrait reposer sur des projets alternatifs viables, conçus avec les principaux concernés, ainsi que sur un suivi rigoureux des infrastructures existantes et des mécanismes de création d’emplois formels afin d’atténuer la dépendance à l’informel.

Par Hassan Benadad
Le 30/03/2025 à 22h00

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