La problématique des marchands ambulants au Maroc constitue un défi récurrent, mettant en péril la paix sociale et entachant l’image du pays en matière de droits humains. Malgré les sommes considérables investies pour réguler ce secteur et libérer l’espace public illégalement occupé, les résultats restent en deçà des effets escomptés, rapporte Al Akhbar dans son édition du 31 mars.
Les tentatives de solution, notamment l’attribution de locaux commerciaux aux normes par les communes et le ministère de l’Intérieur, se heurtent à un cycle perpétuel d’échecs. À chaque fois, on se retrouve à la case départ, avec des marchands qui retournent systématiquement à l’occupation anarchique des rues, illustrant l’inefficacité des mesures adoptées. Cet enchevêtrement de dysfonctionnements révèle une politique de construction de marchés vouée à l’échec, minée par des irrégularités dans les appels d’offres, des infrastructures inadaptées et des démolitions ultérieures.
Au-delà des considérations urbanistiques, la question est éminemment socio-économique. Elle mêle enjeux politiques, calculs électoraux, taux de chômage élevé et survie d’une frange vulnérable de la population dépendante des revenus de ce secteur informel. Les enquêtes sur les manipulations présumées des listes de bénéficiaires des locaux alternatifs sont restées sans suite transparente, tandis que d’autres dérives persistent, comme les cessions illicites, l’abandon de marchés par manque de suivi et d’accompagnement, ainsi que la récession commerciale.
«Toute approche durable doit éviter deux écueils: la précipitation technocratique, génératrice de tensions sociales, et la complaisance envers l’illégalité», souligne Al Akhbar. Il devient urgent d’élaborer une stratégie claire conciliant respect de l’espace public et inclusion socio-économique. Celle-ci devrait reposer sur des projets alternatifs viables, conçus avec les principaux concernés, ainsi que sur un suivi rigoureux des infrastructures existantes et des mécanismes de création d’emplois formels afin d’atténuer la dépendance à l’informel.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte