Le phénomène du mariage des mineures continue de prendre de l'ampleur au Maroc. Lors des débats autour du budget sectoriel de l’année 2016 du ministère de la Justice et des Libertés devant la commission de la justice et de législation, des statistiques alarmantes ont été rendues publiques. On apprend ainsi que 33.000 mineures ont été mariées l’an dernier. Pis encore, 9.000 d’entre elles étaient âgées de moins de 16 ans.
Des chiffres jugés choquants par la Ligue démocratique pour les droits des femmes qui tire la sonnette d’alarme, rapporte le quotidien “Assabah” dans son édition de ce lundi 9 novembre. «C’est une violation flagrante des dispositions du Code de la famille (Moudawana), surtout l’article 19 qui affirme que la capacité matrimoniale s’acquiert, pour le garçon et la fille jouissant de leurs facultés mentales, à dix-huit ans grégoriens révolus», souligne la Ligue démocratique pour les droits des femmes. Et de rappeler que le législateur visait à travers ce Code de la famille à protéger les mineurs du mariage précoce et leur éviter des répercussions juridiques, sociales et économiques regrettables.
Dans le même ordre, écrit le quotidien, les associations des droits humains appellent le gouvernement à «annuler ces exceptions de mariage de mineures et de mettre le Code de la famille en parfaite harmonie avec la Constitution», en plus de la ratification de la Convention internationale des droits de l’enfant. Le quotidien précise que ces associations réclament la mise en place de programmes de sensibilisation dans les médias et les établissements scolaires. Enfin, le journal rappelle que le Conseil national des droits humains (CNDH) avait attiré l’attention sur ce phénomène de mariage des mineurs qui est passé de 7% en 2004 à presque 12% en 2013.