L’élaboration de ce projet d’avis intervient dans le cadre d’une demande d’avis émanant du chef du gouvernement reçue par le Conseil relative à cette question et conformément aux dispositions de l'article 2 de la loi inhérente au Conseil.
Lors de cette session extraordinaire, l'Assemblée générale du Conseil devait débattre et émettre les premières suggestions et recommandations sur ce projet de loi-cadre, premier de son genre dans l’histoire des réformes éducatives au Maroc, qui vient en application des Hautes orientations royales, des recommandations de la vision stratégique du Conseil 2015-2030 et des engagements du gouvernement à mettre en place un cadre législatif garantissant la continuité de la réforme.
Dans une allocution à l’ouverture des travaux de cette session, le président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Omar Azziman, a estimé qu’il s’agit "d’un grand moment" pour le Royaume, parce que "depuis l’indépendance, nous n’avons pas réussi à nous entendre sur les grandes orientations, les grands principes et les grands choix devant régir notre système éducatif", rappelant que cet handicap a, incontestablement, hypothéqué l'évolution du système éducatif et exposé l'école marocaine aux caprices des contingences et des changements qu'il a qualifiés d'"intempestifs".
Il a relevé que le Maroc a réussi, malgré les obstacles et les difficultés, à crever les abcès, à rapprocher les positions et à trouver un terrain d’entente dans l’intérêt de l’école, des générations montantes et de la Nation.
Il a, en outre, rappelé que malgré le moment de consensus et de concorde incarné par l’adoption de la Charte nationale qui a été et qui demeure à la fois une grande avancée et une source d’inspiration, "le moment que nous vivons aujourd'hui est bien plus fort, bien plus marquant et bien plus décisif parce qu’il s’agit "de graver les principes directeurs de la réforme dans le marbre d’une loi-cadre relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique qui deviendra l’expression suprême de la volonté nationale qui, à ce titre, s’imposera à tous et sera opposable à tous".M. Azziman a, dans ce sens, précisé que ce projet de loi-cadre ne permettra pas uniquement "de graver des règles de contingences et de détail, ni même des techniques et des mécanismes, mais des principes et des valeurs" qui tiennent à l’équité et à l’égalité des chances pour tous les jeunes devant le droit à l’éducation et à l’accès à l’instruction et à la culture sans discrimination d’aucune sorte et à la qualité d’un enseignement qui s’adresse à l’intelligence et à l’esprit, qui développe les capacités d’analyse critique et de synthèse et qui prépare les jeunes à faire face à toutes les situations de la vie d’aujourd’hui et de demain.
Ces valeurs portent également sur l’épanouissement individuel des jeunes qui fait ressortir ce qu’il y a de meilleur en chacun et le progrès de la société toute entière par la contribution de l’école au développement économique, social et culturel et par sa contribution au renforcement de la culture du civisme et de la citoyenneté.
Le président du Conseil a saisi cette occasion pour exprimer la fierté de cette chance donnée aux membres pour apporter leur contribution à la réhabilitation du système éducatif, affirmant que ce travail n’aurait pas été possible sans l’initiative de SM le Roi Mohammed VI qui a tiré sur toutes les alarmes pour dénoncer les aberrations d’un système en perte de vitesse et pour appeler la Nation à un examen de conscience en vue de la réforme du système.
Tout cela n’aurait pas été possible sans la décision royale de réactiver le Conseil supérieur de l’enseignement et qui lui a confié la mission de tracer le chemin de la réforme et sans le soutien du Souverain qui a accompagné l’élaboration de la vision stratégique, approuvé son contenu, ordonné sa mise en œuvre immédiate et appelé à l’adoption d’une loi-cadre pour inscrire la réforme dans la durée et la mettre à l’abri des retournements intempestifs.
M. Azziman s'est, de même, félicité de la collaboration intelligente et exemplaire du gouvernement qui a, depuis le début du processus, honoré sa part du contrat en contribuant à dessiner la physionomie de la réforme, puis en s’appropriant la vision de la réforme et en lançant la préparation de la loi-cadre, et a salué l’implication des acteurs politiques, syndicaux, professionnels, de la société civile et du monde des médias durant toutes les étapes du processus.
Au cours de cette réunion, le bureau du Conseil a élaboré un certain nombre de propositions relatives à la composition de la Commission ad-hoc qui sera chargée de préparer le projet d’avis.