Une première ! L'édition d'Al Massae, à paraître ce mardi 29 octobre, révèle que le gouvernement espagnol a signé avec l’Eglise une convention en vertu de laquelle la nationalité espagnole pourrait désormais être rapidement accordée aux marocains qui se convertissent au christianisme. Selon le quotidien arabophone, cette convention provoque déjà une vague de réactions au sein de la communauté musulmane établie en Espagne. Quid des critères retenus par les deux institutions ? Le journal fait savoir que les candidats à la nationalité espagnole doivent renier leur religion musulmance et faire preuve d’un comportement prouvant leur bonne intégration. S’ils sont sous le coup d'une amende, celle-ci ne devra pas dépasser les 600.000 euros. Il leur faudra par ailleurs payer un impôt de 60 euros qui sera partagé entre l’Etat espagnol (55 euros) et l’Eglise (5 euros). Autre condition à laquelle devront se plier les candidats à la naturalisation et qui constitue une obligation à laquelle ne sont pas contraints de se soumettre les citoyens espagnols : l'apprentissage des chants religieux célébrant la vierge Marie et le Christ.
Une chose est sûre : cette convention conclue entre le ministère de la justice espagnole et l’Eglise provoque des remous qui ne feront que s'amplifier, notamment chez les émigrés marocains installés en Espagne. D’aucuns diront qu’il s’agit d’une exploitation affreuse de la crise que vivent nos concitoyens chez nos voisins. Sur les motivations d'une telle convention, il est clair que l'Espagne tente de protéger son patrimoine religieux, la communauté musulmane étant devenue de plus en plus importante dans le continent européenn. Mais une telle démarche ne heurtera pas que les âmes des marocains musulmans : elle offensera l'ensemble de la communauté musulmane en Espagne, si ce n'est dans le monde. Le chantage à la foi fonctionnera-t-il ? Il y a malgré tout lieu de se poser la question, quand l'obtention de cette nationalité constitue, pour nombre d'émigrés, l'espoir qui les a animés durant, souvent, des d'années de sacrifices. Nous voici revenus aux temps des croisades. A croire que les choses ne changent pas vraiment. Seules les méthodes se font plus pernicieuses. A la violence manifeste, s'est substituée la violence symbolique, celle qui fait mal aux âmes et humilie les êtres en les dépossédant d'eux-mêmes.
Et jusqu'où ira l'humiliation? Tandis que le Maroc a revu sa politique migratoire, que le souverain a décidé de légaliser la situation des migrants subsahariens installés au Maroc, que des ressortissants européens entrent dans le royaume sans visa, s'y installent sans grande difficulté et reconnaissent souvent y jouir d'une qualité de vie à laquelle ils ne voudraient plus renoncer, les pays européens, eux, ne semblent pas vraiment prêts à se remettre en question et les ressortissants marocains, entre autres, continuent de subir des pressions inadmissibles.