Comme tout un chacun le soupçonnait fortement, c’est bel et bien un règlement de comptes entre deux bandes de la pègre néerlandaise qui a conduit à l’assassinat, par erreur, d’un étudiant en médecine, le 2 novembre, à Marrakech. Cet étudiant se trouvait malheureusement au mauvais endroit au mauvais moment.
Selon des informations rapportées par le quotidien Al Massae de ce 30 mai, il faut remonter à 2012, année où une cargaison de 200 kg de cocaïne, appartenant à un chef de gang de narcotrafic connu sous le sobriquet de "l’ange de la mort" (Melek El Mawt), avait été interceptée par un autre chef de gang rival, surnommé «Mous» (un diminutif souvent utilisé pour Mustapha). Ce dernier a aussitôt disparu avec le magot que lui a rapporté sa cargaison, pour aller s’installer à Marrakech. En plus du café sis dans le quartier de Guéliz, il acquiert plusieurs biens immobiliers de valeur dans la ville ocre. Mais son ennemi juré, maroco-néerlandais comme lui, a réussi à le repérer, et a décidé de l’éliminer et de s'en prendre également à certains membres de sa famille, revenus eux aussi à Marrakech. Pour ce faire, «Melek El Mawt» n'a d'ailleurs lésiné sur aucun moyen.
D’abord, selon Al Massae, une équipe d’éclaireurs a fait le voyage Amsterdam-Casa-Marrakech pour faire des repérages et collecter toutes les informations concernant «Mous». Ensuite, deux tueurs, qui n’en étaient pas à leur premier forfait, ont débarqué sur place, à Marrakech, pour s’occuper du sale boulot. Tous ces hommes de main avaient déjà reçu une avance sur les 10 millions d’euros promis en cas de liquidation de Mous.
Al Massae précise que les deux tueurs, dont l’un est originaire du Surinam et l’autre de la république dominicaine, appartiennent à une secte de tueurs réputés pour ne jamais rater leur cible. En effet, ils ont comme point commun d’être des rastamen (le lien entre cette coiffure chère à Bob Marley et la drogue est vite établi). Ainsi, les tueurs ayant les tresses les plus longues sont catalogués «tueurs d’élite». Pourtant, les deux lascars se sont trompés de cible, alors même qu'ils disposaient de la photo de l'homme à abattre.
Le journal ajoute que les services de police néerlandais, malgré d’intenses recherches et une prime de 25.000 euros promise à toute personne qui donnerait des informations sur l’«ange de la mort», n’arrivent pas toujours à le coincer.