Exploitation illégale des trottoirs, parkings sauvages des deux roues, réseau de bus électriques à l’arrêt… Les dossiers polémiques propres à la mobilité urbaine s’empilent à la commune de Marrakech. L’état d’anarchie chronique qui caractérise la ville ocre depuis quelques mois est conforté par un autre facteur aggravant de la circulation à Marrakech, à savoir, la dégradation de la signalisation routière au sol.
En effet, plusieurs dysfonctionnements constatés, non seulement dans les quartiers populaires, mais également dans les arrondissements huppés de la ville (Guéliz, Targa) dénotent l’ampleur du phénomène. Et, les exemples concrets ne manquent pas: l’inexistence de lignes scindant en deux les grandes artères, l’absence de plots lumineux dans des points à risque, l’invisibilité des passages piétons…
Les signalisations au sol, qui pour la plupart sont quasi-inexistantes, comprennent également les flèches directionnelles ou de rabattement, les indications de voies spécialisées ainsi que les lignes dont la fonction de base est d’indiquer la position du véhicule sur la chaussée.
«Les indications au sol ont bien une fonction. Prenons les lignes par exemple, elles ont pour rôle d’indiquer si le dépassement et le changement de direction sont autorisés ou interdits!», s’emporte l’acteur associatif Boujemaa Belhand. Ne pas en tenir compte, c’est permettre à l’anarchie de s’emparer de la circulation urbaine.
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L’absence de ces indications est de nature à créer la confusion, en particulier dans les quartiers populaires, comme Mhamid, Massira, ou encore Socoma où la circulation s’avère chaotique. «Les piétons sont particulièrement vulnérables dans ces quartiers. A Mhamid par exemple, les passages piétons n’existent pas», témoigne Saïd Bouhmida, président de l’association des grands taxis.
Le faible marquage au sol s’ajoute à la mauvaise qualité de la voirie, qui n’est en rien comparable aux réseaux de circulation des deux capitales, économique et administrative, du pays, et qui porte un sacré coup à l’image de la «première destination» touristique du Maroc.
S’il est de coutume d’imputer les difficultés de la mobilité urbaine à l’incivisme, à l’explosion démographique ou au développement du parc automobile, à Marrakech, la question relève davantage d’un défaut d’entretien et d’une gestion urbaine défaillante. Sollicitée à maintes reprises par Le360, la commune de Marrakech reste aux abonnés absents.