A Marrakech, le bus à haut niveau de service (BHNS) est à l’arrêt. Le service est suspendu à cause d’une avarie sur son réseau de câbles électriques qui sert à leur alimentation. A l’origine de cet incident qui a eu lieu mardi, un camion à ordures, explique le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 24 mars. En réalité souligne le quotidien, c’est à cause d’une erreur du chauffeur d'un camion-grue à ordures qui tout en effectuant son service quotidien dans une zone qui relève de l’arrondissement de Menara à carrément rompu les câbles électriques.
Il a tout simplement oublié la grue levée après avoir déchargé un conteneur-poubelle. En passant sous les câbles électriques, ce qui devait arriver arriva. Cela s’est passé non loin de la station d’alimentation du réseau des trolleybus, précise Al Akhbar. Les équipes techniques sont intervenues rapidement, mais cet incident a gravement perturbé la circulation des bus sur tout le réseau, explique le quotidien.
Précisons que ce mode de transport a été mis en place dans la ville dans la foulée de la COP22. Le modèle de bus choisi par la ville correspond à des trolleybus qui se rechargent pendant leur service sur un tronçon limité de caténaires, assurant ainsi une disponibilité de jour comme de nuit. La mise en place de ce projet a donné naissance à la création de la SDL "Bus City Motajadida", en charge de sa gestion.
D’après Al Akhbar, l’installation du réseau des caténaires ainsi que des batteries de la station photovoltaïque aurait coûté environ 60 millions de dirhams à la commune. C’est sans doute pour cette question que des militants des droits de l’Homme ont décidé de s’en mêler. Ils affirment que ce projet dans sa globalité suscite le mécontentement des citoyens. Et cet incident a encore attisé la colère des utilisateurs parce que, explique le quotidien, ils n'ont pas pu prendre leur bus. En restant sur cet élan, le quotidien citant ces droit-de-l’hommiste a soutenu que ce genre d’incidents allait survenir un jour, ce qui d’après eux pose la question même de l’utilité d’un moyen de transport public aussi coûteux.
Bien avant cette rupture des caténaires, le système des batteries qui, d’après le journal, aurait coûté à lui seul près de 20 millions de dirhams a connu beaucoup de pannes. S’agissant d’un moyen de transport vert, le système des bus électriques de Marrakech installé alors que le conseil de la ville était dirigé par le PJD est naturellement alimenté par l’énergie solaire, en tout cas pendant les journées. Sauf que, souligne le quotidien, ce système des panneaux tombe régulièrement en panne. Et quand cela arrive, tout le réseau des trolleybus est branché directement sur le réseaux éléctrique. Ce qui coûte à la commune entre 70.000 et 80.000 dirhams de facture d’électricité par mois, relève Al Akhbar.
De ce fait, estime le quotidien, ce n’est plus vraiment un moyen de transport propre. Cela dit, la mise en place de ce projet a été largement critiquée. Il a été installé à la hâte dans la cadre de la COP22, explique-t-on, sans avoir pris le temps de mettre en place toute l’infrastructure nécessaire. Notons que ee réseau de dix bus écologiques avait été mis en circulation, en décembre 2017, sur une ligne qui s’étend sur une longueur de 10 kilomètres.