Après un premier renvoi lors de l’audience du mardi 22 janvier dernier, la Cour d’appel de Marrakech s’apprête, selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 10 mai, à examiner le dossier de l’imam accusé d’agression sexuelle avec défloration de sept mineures âgées de 9 à 14 ans. Ces jeunes filles étaient des élèves qui suivaient des cours d’éducation coranique à la mosquée où officiait l’imam pédophile.
C’est en mai 2018 que cette affaire sordide a éclaté au grand jour, par hasard. Demandée en mariage par un jeune de son douar, une mineure de 16 ans allait précipitamment quitter le foyer familial à Setti Fatma. Elle sera retrouvée plusieurs jours plus tard à la Gare routière Oulad Ziane à Casablanca. Interrogée sur les raisons de sa subite évasion, la jeune fille affirme qu’elle craignait en fait l’éclatement d’un scandale au sein de sa famille lorsqu'elle apprendrait qu’elle avait perdu sa virginité depuis belle lurette suite à des agressions sexuelles répétitives de l’imam, qui la menaçait de mort au cas où elle révélerait quoi que ce soit.
Arrêté par la gendarmerie suite à ces révelations, l’imam, âgé de 41 ans et père de deux enfants, a reconnu ses forfaits commis sur six autres victimes. En première instance, en plus d’une condamnation de 5 ans de prison ferme, il a été condamné à verser entre 10.000 et 30.000 dirhams aux familles de ses victimes. Une association des droits de l’Homme, partie civile dans cette affaire, a eu droit à 1 dirham symbolique.
Au-delà du fait que plusieurs associations de défense des droits de l’enfant et de la femme en particulier sont montées au créneau pour exiger une plus lourde sentence contre cet imam serial violeur de mineures, Al Ahdath Al Amghribia n’a pas manqué de saluer l’attitude des autorités administratives locales et celle de la société civile en solidarité avec les victimes.
Ainsi, l'ancien et le nouveau wali de la région du Haouz ont ordonné une prise en charge médicale et psychologique au profit des victimes, alors que plusieurs associations de la société civile se sont mobilisées pour apporter aide morale et matérielle aux mineures et à leurs familles. Mieux, ces dernières ont été compréhensives à l’égard de leurs enfants, dont l’imam pédophile a profité de l’innocence.