Il se présentait comme un membre de la «famille de la Justice» pouvant rendre des services à des femmes dans le cadre d’affaires judiciaires. Il s’est finalement avéré être un escroc qui usurpait une fonction pour réclamer à ses victimes d’importantes sommes d’argent. Les services de police de Marrakech viennent de mettre la main sur cet individu soupçonné d’avoir arnaqué au moins huit femmes, auxquelles il promettait une intervention dans leurs affaires devant la Justice, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 27 septembre. La publication explique que tout est parti d’une plainte déposée par une femme, qui affirmait avoir été victime d’un arnaqueur qui se présentait comme faisant partie de la «famille de la Justice». Il lui avait proposé d'intervenir pour éviter à sa fille, alors mise sous détention préventive dans une affaire pénale qui avait éclaté à Marrakech, d’être confrontée à la justice.
En fait, la victime a rencontré l’usurpateur via le concierge d’un immeuble où l'individu détenait un appartement. Se présentant comme un juge, il lui a promis de sortir sa famille de ses ennuis judiciaires, en contrepartie d’une somme de 50.000 dirhams qu’elle lui a remis en deux temps. Elle s’est finalement rendu compte de la supercherie lorsque la justice a condamné sa fille à une peine de 10 ans de prison ferme. Réalisant qu’elle était tombée dans les filets d’un arnaqueur, elle a déposé plainte.
Selon Al Ahdath Al Magrhibia, la plaignante a été entendue par le procureur du roi qui a ouvert une enquête. Et, lorsqu'on a soumis à la victime des photographies de personnes soupçonnées d’être derrière cette arnaque, elle a clairement reconnu, dans l'une d'entre elles, celui qu’elle a désigné comme étant son arnaqueur. Il n’aura alors pas fallu longtemps pour que les enquêteurs découvrent que le faux juge n’en était pas à sa première victime. Au moins huit femmes seraient tombées dans ses filets. Selon les premières informations, rapporte le quotidien, les victimes identifiées lui ont versé entre 25.000 et 160.000 dirhams. Les enquêteurs n’étaient toutefois pas au bout de leurs surprises. En effet, certaines des victimes ont affirmé que le faux juge avait également profité d’elles sexuellement. D’autres ont affirmé qu’elles avaient même été contraintes de se prostituer pour lui.
Plus l’enquête avançait, plus les révélations s'enchaînaient. L’accusé avait souvent eu recours à des concierges d’immeubles pour le mettre en contact avec ses victimes. D'ailleurs, il ne s'en prenait pas seulement aux femmes. Un homme, à qui il avait promis de faire sortir son fils de prison contre 150.000 dirhams, fait également partie des victimes.
Comme l’explique le journal, une fois que des preuves suffisantes ont été récoltées et que le faux juge a été identifié, les enquêteurs ont préparé leur plan pour faire tomber cet homme de 44 ans. Ils sont parvenus à l’interpeller dans une villa de luxe où il était en compagnie de trois jeunes femmes. Dans ses affaires, les enquêteurs ont retrouvé plusieurs copies de jugements, ainsi que d’autres documents judiciaires.
L’individu est actuellement soumis à l’enquête. Il risque d’être poursuivi pour usurpation d’identité, escroquerie, acceptation d’un chèque de garantie et incitation à la prostitution et à la débauche. L'un des concierges avec qui il faisait affaire a également été arrêté.