Selon des sources autorisées, la majorité des caméras de surveillance installées sur les artères de Marrakech sont hors service et ne constituent plus qu’un décor, alors qu’elles ont coûté 45 millions de dirhams aux contribuables. D’autant que les services de police, notamment la SRPJ, ont recours à ces caméras pour élucider certains crimes et déterminer l’identité de leurs auteurs, comme ce fut le cas pour l’agression armée qui s’est déroulée sur le boulevard Allal El Fassi. L’on se rappelle qu’il y a quelques semaines, le chauffeur de Mohamed Mediouri, l’ex-garde du corps du roi Hassan II, a été violemment attaqué par plusieurs individus, dont l’un avait une arme de poing. Les éléments de la police judiciaire qui enquêtaient sur cette affaire ont eu la mauvaise surprise de constater que la caméra installée dans ce secteur était en panne.
Le premier vice-président du maire de Marrakech, Younes Benslimane (PJD), avait passé un marché par entente directe avec une société chinoise pour l’installation de 300 caméras de surveillance dans la ville. Une transaction qui s’est faite sans avis d’appel à concurrence. Un marché qui a également concerné un poste de contrôle implanté dans le siège de la préfecture de Marrakech et doté de matériels de surveillance et d’analyse.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 20 juin, que l’adjoint PJDiste du maire avait conclu des transactions avec plusieurs entreprises dans le cadre des préparatifs de la COP22, qui s’est tenue à Marrakech en novembre 2016. Ces sociétés étaient chargées de réaliser des travaux de carrelage et d’éclairage public d’une enveloppe budgétaire de 280 millions de dirhams, dont 45 destinés à l’acquisition des caméras. Le comble est que ces appareils, qui devaient être installés avant le début de ce forum international, n’ont été fixés qu’une année après la clôture de cet événement. Tout ça... pour ça! Encore faut-il rappeler que ces caméras n’ont servi à rien, puisqu’elles sont tombées en panne dès leur installation.
Une gestion catastrophique des responsables du conseil communal de Marrakech qui, au lieu de lancer un appel d’offre public garantissant la qualité et le moins-disant, ont préféré passer par l’entente directe. Ils n’avaient pas le temps, prétendaient-ils, de recourir à un avis d’appel à la concurrence qui nécessite plus de deux mois de délai, alors que la date de la COP22 approchait. Finalement, même avec l’entente directe, les élus islamistes ne sont pas arrivés à installer ces caméras avant le début de la conférence sur les changements climatiques.