C’est une nouvelle alerte que viennent de lancer les pharmaciens et les praticiens. L’absence de certains médicaments, dont la liste ne cesse de s’allonger, représente un gros risque pour la santé des Marocains. Ce qui est encore plus grave, c’est que cette liste de médicaments et autres composés pharmaceutiques introuvables dans les officines concerne non seulement les traitements des maladies chroniques, comme les dysfonctionnements de la thyroïde, mais aussi celui du cancer, des maladies mentales et même de la grippe, écrit le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 23 janvier.
D’après des pharmaciens cités par le journal, les médicaments prescrits pour pratiquement toutes les maladies connaissent régulièrement une rupture de stock. Les pharmaciens, poursuit la même source, se retrouvent le plus souvent dans l’embarras lorsqu’un patient leur présente une ordonnance contenant une liste de médicaments dont la plupart ne sont pas disponibles. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à faire porter la responsabilité au ministère qu’ils accusent de ne pas prendre ce phénomène au sérieux.
D’après le président du Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et à la vie, Ali Lotfi, cité par Al Massae, il s’agit d’un problème de gouvernance au sein du ministère. Pour lui, l’entité appelée à mettre en œuvre la politique des médicaments doit être indépendante aussi bien des milieux politiques que des laboratoires pharmaceutiques et de l’industrie des médicaments en général. Le président du réseau dénonce, à ce propos, ce qu’il appelle des accointances entre les responsables publics et les laboratoires pharmaceutiques, citant, à titre d’exemple, la décision de l’ancien ministre qui, sous la pression de ces derniers, a décrété une augmentation du prix d’une centaine de médicaments.
Par ailleurs, relève le même responsable associatif et patron syndical, le gouvernement est incapable de donner le chiffre exact du nombre de médicaments qui circulent sur le marché. L’Exécutif annonce tantôt le chiffre de 5.000 références, tantôt celui de 7.000, ce qui dénote une anarchie dans le domaine. Le plus dangereux, d’après ce même responsable cité par Al Massae, c’est que le gouvernement et le ministère son aujourd’hui incapables d’assurer l’approvisionnement normal des pharmacies en médicaments indispensables pour le traitement de certaines maladies chroniques relativement répandues. Ce qui menace la vie de nombreux malades.