Les débats autour du projet de loi n°18-98 relatif à l'ordre national des pharmaciens, lors d'une journée d'étude au Parlement, ont braqué les projecteurs sur le secteur de la pharmacie, ses problèmes et les défis qui se profilent à l’horizon. A cette occasion, le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens au Maroc, Mohamed Lahbabi, a révélé des statistiques effrayantes.
«Environ 4.000 pharmacies sur les 12.000 actives au Maroc, soit pratiquement le tiers, sont aujourd’hui menacées de mettre la clé sous le paillasson pour des raisons financières», a déclaré Mohamed Lahbabi. Et de préciser que ces statistiques, confirmées par la Confédération des syndicats des pharmaciens au Maroc, concordent avec les rapports du Conseil de la concurrence et les données de la Direction générale des impôts, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 23 et 24 avril.
La situation du secteur pharmaceutique aujourd’hui aurait été aggravée par des problèmes économiques et organisationnels. Cette situation a été dénoncée par les pharmaciens ayant assisté à la journée d'étude au Parlement, appelant les autorités compétentes à agir dans le sens de la promotion de ce secteur. Il s’agit de revoir le projet de loi n°18-98 relatif à l'ordre national des pharmaciens et de prendre en compte les propositions des professionnels. C’est le plaidoyer, poursuit le quotidien, du président de l'Ordre des pharmaciens, Hamza Guedira, qui a également mis à nu les défaillances juridiques et administratives qui portent préjudice aux intérêts du secteur et à son image.
Pour sa part, ajoute le quotidien, Mounir Tadlaoui, vice-président de la Fédération nationale des syndicats de pharmaciens du Maroc, a dénoncé la désinformation autour de ce projet, soulignant l’absence d’une approche participative dans ce sens. Le projet de loi n° 98-18 relatif à l'ordre des pharmaciens proposé par le ministère de la Santé vise la révision des prérogatives de l'Ordre national des pharmaciens, la création des conseils régionaux des pharmaciens d’officines et plusieurs autres réformes. Le texte accorde également à l'ordre national des pharmaciens le droit de mettre en place une charte de déontologie pour la profession tout en l'érigeant en représentant reconnu auprès des autorités publiques.