Les neuf mis en cause dans ce qui est désormais connu comme «L’affaire de la jeune Chaimae de Meknès» ont été condamnés à un total de quarante ans de prison ferme. Le jugement a été prononcé, mercredi 27 juillet, par le tribunal de première instance de Meknès, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du jeudi 28 juillet.
Ainsi, les cinq principaux accusés, trois étudiants et deux étudiantes, dans cette affaire qui remonte à un peu plus de trois mois, ont été condamnés à six ans de prison ferme chacun. Leurs complices ont écopé de peines allant de deux à quatre ans de prison ferme. Deux mis en cause ont été condamnés à quatre ans alors qu’une troisième complice a écopé de deux années de prison ferme.
La dernière mise en cause dans cette affaire, poursuivie en état de liberté provisoire, a été acquittée. Cette étudiante en deuxième année de sciences mathématiques avait nié toute relation avec le courant marxiste léniniste auquel appartiennent les autres accusés. Elle avait également pu prouver, témoins à l’appui, qu’elle était étrangère à toute cette affaire.
Pour ce qui est de la partie civile, le tribunal a accordé à la victime un montant de 200.000 DH de dommages et intérêts, tandis que sa sœur a eu droit à la somme de 100.000 DH. Cette dernière avait accusé les étudiants de ce courant de "La voie démocratique baassiste» de l’avoir violentée alors qu’elle tentait de porter secours à sa sœur au moment de son agression.
Selon l’avocat de la défense, cité par le journal, «il s’agit d’un jugement très dur et disproportionné par rapport à la nature de l’affaire». Il estime que ce jugement a été prononcé pour «contenter certaines parties qui ont tenu à politiser ce dossier». Il déclare, naturellement, avoir l’intention d’interjeter appel près la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Meknès.
Quant aux avocats de la victime, ils considèrent que le jugement reste équitable, même s’ils s’attendaient à des condamnations plus sévères, sachant que le Parquet avait requis des peines de dix ans de réclusion ferme contre les principaux accusés. Eux aussi ont l’intention de pourvoir en appel.
Ete n’est pas tout! Le Parquet dit également avoir l’intention de faire appel au jugement, rapporte le journal. Le représentant du ministère public met en avant le fait que les accusés ont tout nié en bloc, ce qui a notamment poussé la sœur de la victime à arracher le foulard de Chaimae, en pleine audience, pour prouver qu’elle avait bien le crâne et les sourcils rasés, ainsi que le fait qu’ils ont rejeté toute responsabilité dans l’affaire. Il en conclut donc qu’ils méritaient un jugement plus sévère. Le ministère public avait d’ailleurs requis, pendant les plaidoiries, des peines exemplaires, sans possibilité de bénéficier de circonstances atténuantes.