Le danger des pesticides ne menace pas seulement les ouvriers agricoles mais il risque de poser de sérieux problèmes à la santé des citoyens. La présence de ces substances toxiques dans les fruits, les légumes, le thé, la menthe, les olives et les dattes a des conséquences néfastes sur la santé du consommateur. Rien qu’au cours de la dernière semaine, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaire (ONSSA) a découvert que les agriculteurs utilisent des pesticides interdits dans les plantations de menthe. Ce qui a poussé cet établissement à interdire l’entrée de ce produit sur le marché des légumes et fruits à Casablanca et dans d’autres régions.
Les dossiers des contrevenants ont été présentés au parquet pour entamer à leur encontre les procédures judiciaires appropriées. Par ailleurs, les autorités locales de Casablanca ont mobilisé les pachas et les caïds pour travailler aux côtés de l’ONSSA afin de lutter contre la propagation d’un insecte qui a ravagé plusieurs hectares de plantations de cactus. L’ONSSA a procédé à des recherches et à des analyses pour identifier des variantes résistantes à ce parasite afin de les distribuer aux agriculteurs dans les zones sinistrées.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du samedi 22 juin, qu’à partir du mois de juillet, les importations de thé chinois seront soumises à des contrôles stricts. Dans tous les ports marocains, les cargaisons de thé en provenance de Chine seront soumises à des examens de laboratoire aux critères draconiens avant leur entrée sur le marché marocain.
Les mêmes procédures seront appliquées à la menthe qui sera soumise à des analyses pour détecter la présence de produit toxique. Auparavant, une délégation de l’ONSSA s’est déplacée en Chine pour sensibiliser les exportateurs de ce pays sur la façon d’utiliser ces pesticides. Une note a été adressée aux importateurs de thé, dans laquelle il leur est demandé de respecter les conditions sanitaires et les normes internationales en leur donnant un délai de trois mois pour améliorer la qualité du thé importé.
Des analyses dans les laboratoires ont permis de découvrir que le niveau du pesticide dit «acctamipride» trouvé dans le thé chinois est dix fois plus important que le volume exigé par l’Union européenne. D’autant que ce produit de consommation n’est soumis à aucun critère de contrôle phytosanitaire au Maroc. Un rapport publié par la revue française «60 millions de consommateurs» a révélé que 26 variétés de thé, dont certaines sont commercialisées sur le marché marocain, contiennent des quantités différentes de pesticides.
La moins polluante de ces variantes contient des traces de ces substances toxiques, dont les marques sont les plus répandues sur les marchés français. La revue française a indiqué que les traces de 17 types de pesticides ont été découvertes dans les sacs de thé. Des substances toxiques qui restent collées au thé car les producteurs évitent de laver ses feuilles après la cueillette pour que ce produit ne perde pas sa saveur.