Meriem Bensalah, présidente de la CGEM, a réagi sur son compte Twitter, suite aux propos de Abdelilah Benkirane et en vue du sit-in pacifique de protestation qui aura lieu devant le parlement, aujourd'hui mardi 24 juin, à Rabat. "Je rends un hommage appuyé aux femmes actives qui contribuent au développement du pays, à l’émergence d’une société juste et équilibrée. Un hommage appuyé à toutes les femmes marocaines actives, à toutes celles qui travaillent dur pour subvenir aux besoins de leur famille", a-t-elle en effet écrit sur son compte #M.Bensalah-Chaqroun.
Les propos tenus par Abdelilah Benkirane, le 17 juin, devant la chambre des Conseillers, a créé un mouvement de vive indignation parmi les Marocains qui ne se sont pas contentés de crier au scandale et ont décidé d’agir. Car c’est une véritable campagne qui a été lancée sur les réseaux sociaux pour dénoncer un discours estimé aussi humiliant que rétrograde. «La femme n’est pas un homme et l’homme n’est pas une femme». Vous étiez au courant ? Mais cette sournoise lapalissade avait, on l’aura compris, pour fonction de servir d’«argument» à un discours idéologique où l’opprobre a été jeté sur les femmes qui travaillent lors que, selon Abdelilah Benkirane, leur place est au foyer, auprès de leurs enfants. D’ailleurs, travailler les empêcherait même de se marier et donc d’enfanter. Voilà donc rallumée dans les esprits l’image de la femme-utérus, de la femme qui n’aurait d’autre identité que celle d’épouse et de mère et de reine des fourneaux: «Pourquoi ne reconnaît-on pas le rôle sacré et même divin que lui a octroyé le Créateur pour remplir sa fonction de reproductrice et d’éducatrice de ses enfants?», a en effet déclaré Abdelilah Benkirane. Et, en parlant de lumière, il ajoutera que «les femmes représentent le lustre (tria en darija) de la maison. Quand elles quittent leurs foyers pour travailler, les lumières de la maison s’éteignent ».
Voici donc lancé le mouvement #Anamachitria (Je ne suis pas un lustre). Et les femmes comptent bien le rappeler au chef du gouvernement, cet après-midi, à Rabat. Meriem Bensalah a tenu à prendre la parole pour souligner la force et la dignité de ces femmes qui « travaillent dur ». Pour leurs enfants, pour leur famille, et pour porter plus haut leur pays, un pays dont elles sont des forces vives.