L'Unicef entre en ligne dans le dossier des mineurs marocains maltraités aux Iles Canaries. L’organisation onusienne spécialisée dans la protection de l’enfance a appelé ce vendredi 5 février à intensifier la prévention et la lutte contre le racisme et la xénophobie face à la "stigmatisation préoccupante" dont souffrent les mineurs migrants non accompagnés dans l'archipel, selon l'agence de presse EFE.
Consciente des défis des administrations concernées dûs à la pression migratoire, l’Unicef a rappelé dans un communiqué que le nombre de mineurs étrangers au sein du système de protection a plus que quadruplé l'année dernière: à la fin du mois de janvier, il y en avait 2.652, venus principalement du Maroc, du Mali et du Sénégal.
L'Unicef a proposé à ce que l’Espagne lance des "plans d'urgence efficaces" pour répondre rapidement et de manière efficiente aux besoins des enfants migrants aux points d'entrée en Espagne. Pour ce faire, il est nécessaire d'envisager une préparation en amont et la mise en place de plans technique, résidentiel et budgétaire pour pouvoir le développer correctement lorsque la contingence se présente.
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Pour l’Unicef, il est également nécessaire d’adopter un plan d’action national pour la prise en charge et l’intégration de ces enfants et adolescents, coordonné par un organe politique de haut niveau et bénéficiant du soutien et de la participation de tous les ministères concernés et des communautés autonomes.
Pour rappel, la police et la Direction générale de la protection de l'enfance du gouvernement des Canaries ont ouvert une enquête sur les circonstances d'une altercation qui s'est produite dimanche, 31 janvier 2021, dans un centre pour mineurs marocains immigrés à Las Palmas, dans les Iles Canaries.
Les faits se sont produits dans le centre de Tindaya, à Tafira (dans l'île de Grande Canarie), lorsque la police est intervenue après avoir reçu un appel à l'aide du centre suite aux «menaces proférées par un mineur marocain contre plusieurs employés», dont le directeur du centre et un assistant des mineurs.
Le gouvernement marocain a également réagi en convoquant l’ambassadeur d’Espagne au Maroc, Ricardo Díez-Hochleitner Rodríguez, au ministère marocain des Affaires étrangères.
Une enquête est en cours.