La justice a décidé d’ouvrir une enquête pour séquestration, torture et mauvais traitements, enquête impliquant plusieurs personnes dont le DG d’Asswak Assalam (Groupe Chaâbi), un officier de la police judiciaire et deux agents de la sécurité privée. Selon Assabah, qui consacre son principal article en Une de ce lundi 13 juillet à cette affaire, tout a commencé le 17 avril dernier, quand un officier de la police judiciaire de Mohammédia a convoqué, au siège de la sûreté de la ville, un salarié d’Asswak Assalam, et ce sans l’aval du Parquet, comme le voudrait le règlement. Il voulait ainsi l’interroger sur la disparition d’effets dont le montant global s'élève à 3 millions DH et qui devaient être remis à des fournisseurs. Une fois au siège de la sûreté de Mohammédia, ledit salarié a tout nié concernant son implication dans cette affaire. En réaction, l’officier de police l’a isolé dans un bureau pendant trois heures. Une tentative d'intimidation qui s’est avérée infructueuse. Le policier a alors opté pour un comportement plus violent, et a cassé le téléphone du pauvre salarié avant de le replacer en isolement pour trois heures supplémentaires. Un véritable calvaire pour cet homme, asthmatique de surcroît. Découragé, le salarié a promis à l’officier de police de tout lui avouer dans les trois jours dans l'espoir d’échapper à la pression et à la torture psychique qu'il exerçait sur lui.
Le calice jusqu’à la lieEn quittant le siège de la sûreté de Mohammédia, notre homme a été intercepté par son patron, le DG d’Asswak Assalam, qui l'a fait monter de force dans sa voiture. Arrivés au siège de la grande surface, ils ont été accueillis par deux agents de sécurité privés qui sont montés dans la voiture et ont entrepris, à leur tour, de torturer le plaignant. L’objectif était de lui soutirer des aveux l’impliquant dans la disparition des précieux effets, ainsi que les noms des éventuels complices. le supplicié n’a eu d’autre choix que de dire à ses bourreaux ce qu'ils voulaient entendre, tandis que son ravisseur enregistrait ses "aveux". Et c’est cet enregistrement, remis à la police judiciaire, qui a été derrière l’incarcération du salarié dans le cadre de cette affaire toujours en cours. Sauf que, dans sa cellule, à Mohammédia, l'inculpé a tout raconté à son avocat qui s’est chargé de déposer plainte contre ceux qui ont torturé son client. Et, pour éviter que le cours de l’enquête ne soit influencé par les collègues de l’officier de la PJ de Mohammédia, l’enquête a été confiée, cette fois, à la PJ relevant de la préfecture de Casablanca. Affaire à suivre.