Le pendant féminin de Luis Suarez, le célèbre footballeur uruguayen, existe bel et bien au Maroc. Et même dans les rangs de la police marocaine. Sauf que la victime n’est pas un défenseur adverse baraqué, mais un moqaddem de Mohammédia. Selon Al Akhbar, dans sa livraison de ce mercredi 8 avril, tout a commencé lundi dernier quand l’auxiliaire d’autorité a débarqué au bidonville de Chehawta pour empêcher les travaux d’extension d’une habitation anarchique : construction du premier étage d’une baraque ! Une fois sur place avec un groupe de collègue et des éléments des Forces auxiliaires, le tout sous l’œil et la direction d’une femme caïd, il a jugé bon d’aller taper à la porte des contrevenants pour leur signifier que leur démarche était illégale. Mal lui en a pris. Selon Al Akhbar, la policière, affectée dans l’un des arrondissements de la sûreté de Casablanca, a ameuté ses deux sœurs en plus d’une autre jeune femme (pratiquement nue, selon le journal) pour lui administrer une correction qu’il n’oubliera pas de si tôt. Armées d’une raclette et d’un balai –décidemment, il ne manque plus qu’un seau de peinture vide !–, le pauvre moqaddem en a pris pour son grade. Reprenant les propos de Abdellah El Ouafi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, Al Akhbar écrit que le moqaddem a même eu droit à un bonus : des crachats, une morsure sur le dos de la main et des coups de ceinture sur la tête.
Une policière qui a du mordant
Transféré aux urgences de l’Hôpital Moulay Abdellah de Mohammédia où il a dû subir les premiers soins, le moqaddem s’est vu délivrer un certificat d’incapacité de 15 jours. Pas assez cependant, puisqu’il lui manque six autres jours (21 au total selon la loi) pour que puissent être appréhendés ses agresseurs. Quant à la policière, Al Akhbar affirme qu’elle a disparu dans la nature juste après cet incident qui fait déjà jaser dans toute la ville. Mohammédia, ou la ville des roses, tarde encore à se débarrasser de ses bidonvilles malgré les multiples opérations de recasement dont certaines ont été lancées par le roi lui-même durant les dernières années. Dans le lot, Douar Chehawta constitue toujours l’un des principaux «foyers de la résistance» à Fédala. Affaire à suivre…